RSF lance Propaganda Monitor
Lutter contre la propagande et la désinformation grâce à RSF.
Reporters sans frontières (RSF) a lancé lundi une plateforme internet destinée à "informer et agir contre les mécanismes de propagande et de désinformation", notamment russes, à travers des enquêtes, des analyses géopolitiques et des interviews d'experts internationaux. Baptisée "Propaganda Monitor", cette plateforme est accessible via le site de RSF en français et en anglais, et ses contenus (textes et images) sont traduits en russe et en ukrainien. Selon RSF, la plateforme va se focaliser dans un premier temps sur "la propagande russe", avant d'être élargie à d'autres acteurs. "D'autres pays utilisent les même tactiques et nous pourrions nous pencher sur la propagande turque ou chinoise", a indiqué le directeur général de l'ONG de défense de la presse, Thibaut Bruttin, lors d'une conférence de presse en ligne. Pour son lancement, "Propaganda Monitor" propose par exemple une enquête sur la façon dont la chaîne de télévision russe RT reste accessible en ligne malgré son interdiction dans l'UE.
Autre enquête publiée lundi, un portrait de l'Italien Vittorio Nicola Rangeloni, présenté comme une "figure du déploiement de l'influence pro-Kremlin via des formats d'apparence médiatique", notamment en Afrique. "Alors que certains analystes anticipaient un ralentissement de la propagande russe en Afrique depuis la mort de Prigojine (ancien patron du groupe paramilitaire Wagner, tué en août 2023, NDLR), il semble qu'elle se soit renforcée et mieux structurée", a commenté le journaliste sénégalais Valdez Onanina lors de la conférence de presse. Rédacteur en chef du bureau francophone d'Africa Check, première organisation indépendante de fact-checking africaine, M. Onanina fait partie du comité d'orientation de "Propaganda Monitor", composé d'experts internationaux. Il comprend entre autres le politologue colombien Vladimir Rouvinski, l'analyste slovaque Daniel Milo ou la chercheuse hongroise Dorka Takácsy. "La question de la propagande est intimement liée à celles de la démocratie et du journalisme", dont elle imite les codes et sur lesquels elle fait peser "une menace existentielle", a souligné M. Bruttin.