La presse écrite pour une taxe sur les appareils connectés
Faut-il instaurer une nouvelle taxe pour aider la presse écrite à se moderniser? C'est ce qu'a proposé Pierre Lescure dans on fameux rapport sur la transition numérique. C'est ce que demande aujourd'hui les principales organisations de la profession, le Syndicat de la presse quotidienne nationale (SPQN), le Syndicat des éditeurs de la presse magazine (SEPM), le Syndicat de la presse quotidienne régionale (SPQR) et l'Association de la presse gratuite d'information (APGI). Dans un communiqué, elles appellent ainsi à l'instauration d'une taxe sur les ventes d'appareils connectés (smartphones, tablettes, ordinateurs...) pour financer la transition numérique des industries culturelles."Il est incontestable que les producteurs de contenus contribuent à la valeur perçue des équipements technologiques", indiquent les organisations dans un communiqué. Pour celles-ci, "il relève d'un enjeu de politique publique que d'instaurer des mécanismes de compensation du transfert de valeur, visant un objectif de rééquilibrage dans le cadre d'intérêts partagés".
"Parallèlement aux mécanismes préexistants, la taxe sur les supports connectés proposée par la Mission Lescure est le seul mécanisme qui permet d'appréhender le nouveau transfert de valeur observé dans le monde numérique, particulièrement au détriment de la presse", soulignent les syndicats, indiquant que, actuellement, "la presse ne bénéficie que très marginalement des mécanismes de redistribution de la valeur existants face aux autres acteurs culturels en France". Le rapport de Pierre Lescure propose d'instaurer une taxe sur les ventes d'appareils connectés (smartphones, tablettes, ordinateurs, TV connectées, consoles...) à un "taux très modéré" (par exemple 1%), dont le produit serait utilisé pour financer la transition numérique des industries culturelles, dont la presse. Préoccupés par les enjeux de la transition numérique, les éditeurs de presse français avaient scellé en février un accord avec Google présenté comme une première mondiale et par lequel le géant américain s'engageait à aider la presse à accroître ses revenus en ligne et débloquait 60 millions pour des projets numériques.