Le PNF demande que Rachida Dati soit jugée pour corruption et trafic d'influence

Rachida Dati

La ministre de la Culture Rachida Dati

La menace d'un procès est plus forte que jamais pour Rachida Dati : le Parquet national financier (PNF) a confirmé vendredi avoir demandé que la ministre de la Culture soit jugée pour corruption et trafic d'influence.

L’actuelle ministre de la Culture conteste les accusations dans un dossier judiciaire instruit depuis 2019 à Paris. Elle est soupçonnée d'avoir perçu, "en toute confidentialité, voire en toute opacité", 900.000 euros entre 2010 et 2012 pour des prestations de conseil actées dans une convention d'honoraires signée le 28 octobre 2009 avec RNBV, filiale de l'alliance Renault-Nissan, mais sans avoir réellement travaillé, alors qu'elle était avocate et député européenne (2009-2019). Les investigations ont cherché également à déterminer si cette convention d'honoraires avait pu servir à masquer une activité de lobbying au Parlement européen, interdite à tout élu. Après avoir été initialement placée sous le statut plus favorable de témoin assistée, Mme Dati avait été mise en examen en juillet 2021.

Dans le détail, le PNF a confirmé avoir requis mercredi contre elle un procès pour recel d'abus de pouvoir et d'abus de confiance, corruption et trafic d'influence passifs par personne investie d'un mandat électif public au sein d'une organisation internationale, le Parlement européen. "Un réquisitoire n'est que la vision du parquet d'un dossier. Il n'est pas le reflet de la réalité", ont réagi les avocats de Mme Dati auprès de l'AFP. "Ce réquisitoire intervient à contre-courant de tous les éléments que nous avons apportés: témoignages, pièces, documents..." et qui attestent, selon Mes Olivier Baratelli et Olivier Pardo, de "l'innocence" de leur cliente. "S'ouvre maintenant un délai légal au cours duquel nous allons répondre point par point pour contrecarrer cette vision parcellaire et inexacte", ont affirmé les deux conseils. La ministre de la Culture d'Emmanuel Macron, qui a aussi été garde des Sceaux sous Nicolas Sarkozy, considère notamment ces faits comme prescrits et a déjà multiplié les recours en ce sens pour mettre fin aux poursuites. En vain.

Sérénité et détermination

Dans un communiqué, Mme Dati dit affronter "cette nouvelle épreuve avec sérénité et détermination". Elle souligne en outre ne pas douter "de l'instrumentalisation de cette affaire par mes opposants politiques au mépris de tous les principes. ma vie a toujours été un combat tant personnel que professionnel. J'ai déjà survécu à des attaques des plus malsaines ou encore des plus dangereuses".

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