Pas de « grand soir législatif » après les Etats Généraux de l’Information, selon Rima Abdul Malak
Les Etats généraux de l'information, lancés en octobre et dont les conclusions sont attendues avant l'été, n'entraîneront pas un "grand soir législatif" mais plutôt des "modernisations de lois" existantes, a estimé la ministre de la Culture Rima Abdul Malak.
A l'heure où "la défiance" envers les médias "s'installe de plus en plus" et où se multiplient les "phénomènes de manipulation de l'information (...), on doit prendre soin de ce bien commun qu'est l'information" pour "préserver la démocratie", a fait valoir la ministre lors d'un débat au festival Médias en Seine à Paris. Promesse de campagne d'Emmanuel Macron, les Etats généraux de l'information, confiés à un comité de pilotage indépendant, sont pensés comme "un temps d'échange" entre experts, acteurs des médias et citoyens sur des questions allant de l'indépendance des journalistes à l'influence des plateformes en ligne, en passant par le financement des médias et leur pluralisme. "Ces Etats généraux sont là pour nous permettre de débattre de ces questions (...) et de voir s'il y a des renforcements législatifs à (faire à) certains endroits", a résumé Rima Abdul Malak, alors que le comité de pilotage remettra des propositions concrètes en mai ou juin, selon son délégué général Christophe Deloire, par ailleurs secrétaire général de l'ONG Reporters sans frontières (RSF).
La France s’oppose toujours à la création d’un régulateur européen de la presse
"Je ne pense pas que ce sera le grand soir législatif", a poursuivi la ministre. "Je pense que ce sera des modernisations de lois qui n'ont pas pris en compte toutes les évolutions numériques qui nous percutent depuis un certain nombre d'années". "Il y a un certain nombre" de pistes, a rappelé la ministre, évoquant par exemple une possible révision de la loi Bloche de 2016 pour "renforcer les comités d'éthique", composés de personnalités indépendantes et réclamés aux radios et télévisions, en "envisageant la présence systématique au minimum d'un journaliste". L'idée est de "voir s'il y a des consensus qui émergent ou pas", si "l'arsenal législatif tel qu'il existe suffit", selon elle. Rima Abdul Malak a par ailleurs réitéré l'opposition de la France à la création d'un "super régulateur européen de la presse" dans le cadre du règlement européen sur la liberté des médias, opposition qu'elle rappellera lors d'un déplacement à Bruxelles vendredi.