Les médias français réclament des négociations avec Open IA
Les médias français sont de plus en plus nombreux à suspendre le robot GPTBot en attendant des négociations avec OpenAi. Lancé le 8 août, l’aspirateur de donnée GPTBot est accusé de piller les contenus.
Radio France, TF1, Mediapart, France 24 et RFI... Les médias qui ont bloqué le robot GPTBot se multiplient récemment en France. Lancé le 8 août, l’aspirateur de donnée GPTBot utilisé pour alimenter les modèles d'intelligence artificielle générative de OpenAI est accusé de piller les contenus. "Il n'y a pas de raison qu'ils viennent apprendre sur nos contenus sans contrepartie...sans que l'on connaisse les tenants et les aboutissants", dénonce Laurent Frisch, directeur du numérique et de la stratégie d'innovation du groupe Radio France.
Selon une estimation d'Originality.ai, outil de détection des plagiats, près de 10% des 1 000 sites les plus importants au monde avaient refusé leur accès à GPTBot deux semaines après son lancement : la start-up californienne ayant indiqué publiquement comment empêcher son robot d'accéder aux données d'un site.
L'IA générative fonctionnant sur un modèle probabiliste, "nos données peuvent être associées à d'autres plus ou moins exactes, voire fausses", ajoute de son côté Vincent Fleury, directeur des environnements numériques de France Médias Monde.
L'attente pour des négociations
"Il faut rémunérer justement les médias. Notre volonté est donc d'obtenir des accords de licence et de rémunération", soutient Bertrand Gié directeur du pôle News du Figaro et président du Geste (Groupement des éditeurs de services en ligne). Mais au-delà de la forte visibilité d'OpenAI avec ChatGPT, "des centaines de start-up se créent dans différents domaines touchant aux médias", rappelle Mediapart, appelant à "un débat ouvert sur la régulation" et l'impact de "toutes les formes d'IA".
Aux Etats-Unis, l'agence de presse Associated Press (AP) a ouvert la voie avec la conclusion en juillet d'un accord avec OpenAI l'autorisant à utiliser ses archives depuis 1985 en d'échange d'un accès à sa technologie et à son expertise en matière d'IA. Dix groupes de médias internationaux -dont l'AFP, The Associated Press ou le groupe Gannett/USA Today- ont également exhorté en août les dirigeants politiques et responsables du secteur à encadrer l'usage de l'IA dans l'information.