Israël-Hamas: l'Arcom appelle les médias à éviter les généralisations et les stéréotypes
Il faut éviter "les généralisations hâtives, les stéréotypes et le sensationnalisme" quand on parle à l'antenne du conflit entre Israël et le Hamas, qui est "particulièrement sensible", a rappelé le 7 novembre le régulateur de l'audiovisuel, l'Arcom, aux télés et aux radios. Après avoir reçu dans la matinée les représentants des médias audiovisuels publics et privés pour "échanger sur le traitement" de ce conflit, l'Arcom a souligné dans un communiqué "la responsabilité particulière" qui leur incombe.
L'autorité a d'ailleurs confirmé avoir été saisie au sujet "de plusieurs séquences" contestées, sans les détailler ni en préciser le nombre. Le 31 octobre, elle avait indiqué se pencher sur au moins deux séquences liées au conflit à Gaza : une chronique de l'humoriste Guillaume Meurice sur France Inter dénoncée comme antisémite et des propos sur BFMTV de Caroline Fourest, accusée de relativiser la mort d'enfants palestiniens. La première a valu lundi à Guillaume Meurice un avertissement de la direction de Radio France, qu'il compte contester en justice.
Plusieurs saisies
L'Arcom a également été saisie pour des déclarations de l'éditorialiste Pascal Perri évoquant sur LCI un "antisémitisme couscous", ce dont il s'est excusé sur X (anciennement Twitter), ou de l'avocat Arno Klarsfeld sur CNews, assimilant nombre de musulmans à des terroristes en puissance, car, selon lui, "beaucoup travaillent sur les chantiers" et "ont accès à des explosifs".
Selon le régulateur, les représentants des médias reçus mardi ont "souligné les difficultés inédites auxquelles les rédactions sont confrontées pour assurer la bonne information du public et pour éclairer les réalités d'un conflit particulièrement sensible". En retour, le régulateur a insisté "sur la nécessité de veiller à la rigueur et à l'honnêteté de l'information et de faire preuve de la plus grande vigilance pour respecter les impératifs de pluralisme et d'équilibre des points de vue".
"Ces exigences impliquent en particulier de replacer les événements dans leur contexte et d'éviter les généralisations hâtives, les stéréotypes et le sensationnalisme, susceptibles d'alimenter les tensions et les antagonismes", a estimé l'Arcom. Elle a en outre "salué le rôle essentiel joué par les journalistes pour couvrir les événements, les mettre en perspective et les analyser, et contribuer ainsi au débat public".