Hamas-Israël : L’Agence France-Presse défend sa couverture du conflit
L’Agence France-Presse (AFP) défend son traitement de la guerre entre le Hamas et Israël, conflit qui a pris de l’ampleur depuis les attaques du Hamas contre Israël le 7 octobre. “Toute accusation de collusion entre nos journalistes à Gaza et le Hamas lors de l’attaque du 7 octobre est infâmante et diffamatoire, et nous nous réservons le droit de prendre toute action en conséquence”, a déclaré le directeur de l’Information de l’AFP Phil Chetwynd, dans un communiqué le 10 novembre.
À l’origine de cette prise de position, la mise en cause par le site américain, HonestReporting des photos prises par les journalistes de Gaza pour des médias internationaux le 7 octobre. Selon ce site géré par une organisation non-gouvernementale qui "surveille les médias pour détecter tout parti-pris contre Israël", comme indiqué sur leur site, ces clichés posent “des questions éthiques”. L’AFP n’est pas directement mentionnée par le groupe de veille, à l’inverse d’Associated Press, Reuters, le New York Times et CNN.
Toutefois, les publications de l’AFP sont mises en cause sur les réseaux sociaux en France. Le député LR Meyer Habib a notamment critiqué le travail de l’agence. “Trois photographes installés à Gaza, travaillant de façon permanente depuis plus de vingt ans pour l’AFP et reconnus internationalement, se sont mobilisés dès que l’attaque en cours du Hamas a été connue”, précise pour sa part le communiqué de l’AFP. Phil Chetwynd ajoute : “Nos photographes ont simplement suivi l’événement à mesure qu’il se déroulait sur le terrain », a ajouté le directeur de l’Information de l’AFP”.
Une couverture “sensible” auprès du public
L’AFP avait déjà été mise en cause en raison de sa décision de ne pas qualifier le Hamas de “groupe terroriste” notamment par des personnalités politiques de l’extrême droite comme Marine Le Pen. Eric Wishart, rédacteur en chef chargé des principes éthiques et rédactionnels de l’AFP, s’était fendu d’un communiqué le 28 novembre expliquant : “l’AFP écrit qu’un groupe est qualifié de terroriste par un gouvernement ou une institution. C’est le cas pour le Hamas, qualifié de "terroriste” notamment par les Etats-Unis, l’Union européenne, le Royaume-Uni et Israël... L’emploi du mot terroriste est extrêmement politisé et sensible.” À l’international, la controverse avait également touché la BBC au Royaume-Uni qui a fait le même choix.
La couverture de la guerre est particulièrement sensible auprès de l’opinion publique. Il faut éviter "les généralisations hâtives, les stéréotypes et le sensationnalisme", avait rappelé le 7 novembre le régulateur de l'audiovisuel, l'Arcom qui avait réunis les acteurs de l’audiovisuel public et privé.