France Télévisions : l'impossible équation
La situation va sérieusement se compliquer dans les mois à venir pour France Télévisions et son président. Rémy Pflimlin a ainsi appris vendredi par la bouche de la ministre de la Communication, Aurélie Filippetti que l''Etat allait baisser sa dotation au groupe public de 2% en 3 ans tout en demandant un retour à "l'équilibre financier fin 2015", alors que la perte 2013 devrait être de 42 millions d'euros. Une exigence confirmée par la ministre dans un entretien au Journal du Dimanche. L'objectif sera d'autant plus difficile à satisfaire que parallèlement, Aurélie Filippetti affirme qu'il n'est pas dans ses intentions de rétablir la publicité après 20 heures pour les chaînes publiques. Selon la ministre, "le marché publicitaire chute, une telle mesure ne réglerait pas les difficultés financières de France Télévisions et pourrait déstabiliser le marché". En revanche, le gouvernement "ne supprimera pas la publicité avant 20 heures à partir de 2016 comme l'avait programmé la précédente majorité", annonce-t-elle.
Rémy Pflimlin, qui est déjà confronté cette année à une baisse des dotations publiques de 85 millions d'euros à 2,45 milliards d'euros et à une chute de ses recettes publicitaires va donc devoir trouver des solutions. Parmi les pistes d'économies supplémentaires pour le groupe audiovisuel déjà engagé dans une cure d'austérité visant à réaliser environ 150 millions d'euros d'économies d'ici 2015, Mme Filippetti souligne qu'"iI faudra revoir les échelons de direction qui se sont additionnés". Mais elle souhaite que les efforts budgétaires se fassent "sans départs contraints". Le Contrat d'objectifs et de moyens en cours prévoyait d'ores et déjà une réduction d'effectifs de 5% entre 2013 et 2015, via des départs naturels et une réduction des emplois non permanents. Quant à espérer une augmentation de la redevance, Rémy Pflimlin ne devrait pas trop y compter. Interrogée sur cette piste, Aurélie Filippetti se contente d'affirmer prévoir "une discussion plus large avec les parlementaires sur le financement de ce service public. Sans rallonge budgétaire, ni ressource publicitaires supplémentaires ni augmentation de la redevance, l'équation que va devoir résoudre le président de France Télévisions risque d'être insoluble.