Etats-Unis : 400 employés du groupe Condé Nast en débrayage

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Près de 400 journalistes et employés syndiqués du groupe Condé Nast ont cessé le travail le 23 janvier pour protester contre les conditions d'un plan de licenciements dans le groupe. Les journalistes ont débrayé le jour de l'annonce des nominations aux Oscars, et ont appelé les internautes à montrer leur solidarité en s'abstenant de se rendre sur les sites internet de Vanity Fair, Vogue, GQ, Bon Appétit, Glamour, ou encore Architectural Digest et Teen Vogue.

"Les trois derniers mois de lutte pour nos collègues inscrits sur la liste des licenciements de l'entreprise nous amènent ici aujourd'hui", a déclaré un responsable du syndicat Condé Nast Union, Ben Dewey.

Une plainte auprès de l'agence fédérale

Condé Nast avait annoncé en novembre son intention de licencier 5% de ses équipes, soit environ 300 personnes. Le syndicat du groupe, qui s'est formé en 2022, reproche à la direction de le cibler en visant 20% de ses membres, soit 94 de ses inscrits. La semaine dernière, avec le soutien du syndicat des médias de New York, le Condé Nast Union a déposé plainte auprès de l'agence fédérale en charge du droit du travail en dénonçant des pratiques déloyales de la direction qui aurait fait une nouvelle proposition d'indemnités de départ à la baisse. Sollicitée par l'AFP, la direction du groupe n'a pas donné suite dans l'immédiat.

Les rédactions de Condé Nast ont aussi été secouées par l'annonce de la fusion de Pitchfork avec le magazine masculin GQ. L'opération, qui s'accompagne de licenciements, fait craindre de perdre la spécificité de Pitchfork, longtemps spécialisé dans la musique indépendante et racheté par Condé Nast en 2015.

Los Angeles Times, Sports Illustrated, Vox... La presse américaine dans l'impasse

Plusieurs autres plans de licenciements ont été annoncés cet hiver dans des titres phares de la presse américaine, comme au Los Angeles Times. La direction du titre a annoncé le 24 janvier la suppression de plus d'un cinquième de sa rédaction, soit au moins 115 personnes. "La décision d'aujourd'hui est douloureuse pour tous, mais il est impératif que nous agissions rapidement et prenions des mesures pour construire un journal viable et florissant pour les futures générations", a déclaré mardi le propriétaire milliardaire du titre, Patrick Soon-Shiong, selon le L.A. Times.

Autre titre concerné : le magazine Sports Illustrated. La majorité de la rédaction va être licenciée par son éditeur, The Arena Group, en pleine restructuration, a indiqué vendredi le syndicat américain de la presse. En 2023, des suppressions de postes ont aussi touché le Washington Post, la radio publique NPR et le groupe Vox. Les difficultés touchent aussi des médias de l'ère internet, comme Vice Media, en faillite depuis mai, tandis que BuzzFeed a annoncé en avril la fermeture de son site d'infos BuzzFeed News, avec 180 licenciements à la clé.

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