Elections US : Jeff Bezos défend la position du Washington Post
Une "décision de principe" selon le fondateur d’Amazon
Le fondateur d'Amazon Jeff Bezos a démenti lundi que ses intérêts personnels étaient à l'origine de l'absence de soutien d'un candidat à la présidentielle américaine par le Washington Post, journal dont il est le propriétaire depuis 2013, défendant ainsi une "décision de principe".
La décision "a été prise entièrement en interne", écrit Jeff Bezos dans une tribune publiée par le "WaPo", affirmant "ne pas pousser" en faveur de ses intérêts personnels en ce qui concerne les décisions du journal. "Vous pouvez voir ma fortune et mes intérêts commerciaux comme un rempart contre l'intimidation, ou vous pouvez les voir comme une toile de conflits d'intérêts", explique le milliardaire. "Je vous assure que mes opinions sont ici, en réalité, des positions de principe, et je crois que mon bilan en tant que propriétaire du Post depuis 2013 soutient cette idée", ajoute-t-il. Les appels à voter émis par les comités éditoriaux de journaux, qui rassemblent leurs éditorialistes, sont coutumiers dans le paysage médiatique aux Etats-Unis. Mais pour Jeff Bezos, une telle pratique "crée en réalité une perception de parti pris, de non-indépendance". Y mettre fin "est une décision de principe", écrit-il, "et c'est la bonne décision".
Le principal quotidien de la capitale américaine - célèbre pour avoir révélé le scandale du Watergate - avait annoncé vendredi par la voix de son directeur général William Lewis qu'il ne soutiendrait aucun candidat à l'élection présidentielle du 5 novembre et qu'il s'abstiendrait aussi d'appeler à voter pour un ou une candidate lors des scrutins futurs. Le Washington Post avait apporté son soutien aux candidats démocrates à la présidentielle en 2008, 2012, 2016 et 2020. Les entreprises de Jeff Bezos ont signé ces dernières années de gros contrats avec le gouvernement américain, et notamment avec le Pentagone, dans le domaine du stockage de données ("cloud"). L'annonce a suscité de nombreuses réactions, pour la plupart indignées, et selon la radio publique NPR, le "WaPo" avait perdu entre vendredi et lundi quelque 200.000 de ses abonnés, soit 8% de son total.