Le CSA moins négatif sur le passage en gratuit de LCI et Paris Première
Le CSA a publié lundi soir de nouvelles étude sur l’impact du passage en gratuit de la chaîne d’info LCI, réclamé par TF1 et de Paris Première, contrôlée par le groupe M6. Le gendarme de l’audiovisuel devait publier ces études avant de se prononcer à nouveau sur le passage de la chaîne en gratuit. Concernant LCI, les prévisions sont moins défavorables que l’étude de juillet 2014 qui avait motivé le refus du CSA, décision annulée en juin par le Conseil d’Etat pour vice de procédure. "L’analyse est comparable à celle de 2014 en termes de consommation de la télé, toujours en tendance à la baisse" constate l'étude qui est cependant plus positive en termes de marché publicitaire. L’audience des chaînes d’info stagnera autour de 3-4 %, selon le CSA. Une LCI gratuite ferait donc baisser la part d’audience de BFMTV et d’iTélé "d’au moins 0,2 point" et pourrait capter 5,1 % de leurs recettes publicitaires nettes conjointes en 2013. Elle mordrait aussi sur l’audience de chaînes généralistes comme celle de France 2 le matin, ou encore sur celle de L’Equipe 21. TF1 ne prévoit toujours pour LCI qu’un résultat bénéficiaire à l’horizon 2019, à la condition aussi d’une "reprise durable du marché de la publicité télévisuelle". Le CSA se base sur une simulation d’au maximum 1,8 % d’audience pour LCI en 2020. Mais LCI bénéficierait de l’appui de la régie de TF1, qui pèse près de 50 % du marché publicitaire, et pourrait recruter de nouveaux annonceurs. En revanche, le CSA liste plusieurs éléments nouveaux, qui jouent en faveur d’une LCI gratuite. D’une part son nouveau projet éditorial, désormais plus différencié par rapport à BFMTV, avec davantage de magazines et moins d’info en continu, qui constituerait "un apport" en termes de pluralisme, selon le Conseil. D’autre part, BFMTV, désormais acquis par Patrick Drahi, est moins fragile qu’en 2014, même si cet appui ne constitue pas une "garantie inconditionnelle" de pérennité. Enfin le CSA estime qu’en cas de refus du passage en gratuit, LCI risquerait de fermer. Avant de trancher, le Conseil doit maintenant entendre les tiers, comme le groupe NextRadioTV, maison mère de BFMTV.
Paris Première gratuite pourrait doubler son volume publicitaire
En ce qui concerne Paris Première son avenir semble rose si elle est autorisée à passer en gratuit. Selon cette nouvelle étude, Paris Première "pourrait provoquer une certaine curiosité" si elle continuait à diffuser des spectacles et misait sur ses magazines, et pourrait "presque doubler" son volume publicitaire en passant au gratuit, avec l’appui de la régie de sa maison mère M6. La chaîne devrait vraisemblablement dépasser 1 % et atteindre au maximum 2 % de parts d’audience en cas de passage en gratuit, selon le CSA. Paris Première fait déjà partie des chaînes réalisant les meilleures parts d’audience dans l’univers payant, avec une audience de 0,7 % sur la vague janvier-juin 2015. Le CSA compare l’impact de l’éventuelle arrivée de Paris Première sur la TNT gratuite à celui des nouvelles chaînes HD : "en 2013, la répartition des prises de parts de marché effectuées par les chaînes TNT de deuxième génération, à l’image de leurs prises de part d’audience, s’est effectuée aux dépens des chaînes historiques. De la même manière, le passage de Paris Première en gratuit devrait aussi avoir un impact minime sur les chaînes les plus fragiles".