Commission d'enquête TNT : l'émission Quotidien affirme son respect du pluralisme
L’émission Quotidien diffusée sur TMC (groupe TF1) a affirmé son respect du pluralisme devant la Commission d'enquête de l'Assemblée nationale pour l'attribution de la TNT, le 27 mars. Dès son propos liminaire, le producteur et tête d'affiche du programme Yann Barthès a rappelé que la rédaction a fait l’objet de « zéro dérapage et zéro mise en demeure » par l’Arcom. À la demande de députés RN, le président de l’audience Quentin Bataillon (LREM) a convoqué plusieurs représentants de l'émission pour évoquer leur travail le respect du temps de parole politique.
Le programme produit par la société Bangumi refuse depuis des années de recevoir en plateau des élus de l’extrême droite, privilégiant des séquences commentées par la rédaction. Une "décision collective lié à la manière dont les journalistes de la rédaction vivent le traitement que leur inflige le RN" selon Laurent Bon à la tête de Bangumi et producteur de Quotidien. L’usage du « magnéto » permet de rétablir le respect du temps de parole, réalisé par trimestre. Thomas Courcelle, directeur de la conformité des programmes du groupe TF1 précise que ce temps est décompté sur l’ensemble de la chaîne TMC, et non par émission. Les séquences sont choisies « en fonction de l’actualité », précise pour sa part Yann Barthès.
Son partenaire Laurent Bon insiste sur la faible présence des invités politique : “la parole politique sature déjà l’espace médiatique.” Selon lui, la part des invités politique ne représente que 7% depuis septembre. Idem pour la saison précédente, l’émission a reçu 49 politiques sur 606 invités. « Si on nous demande de vous recevoir (élus du RN, ndlr), nous le ferons parce que c’est la loi », résume Laurent Bon.
Maîtrise de l’antenne
Les responsables de Quotidien ont également été interpellés sur la maîtrise de leur antenne. Le rapporteur de la Commission Aurélien Saintoul (Nupes) a évoqué deux séquences, celle d'un joueur de football et celle de deux influenceuses, qui sont « tournés en dérision de façon humiliante ». Pour le premier cas, les deux producteurs affirment ne pas s’en souvenir, pour le second Laurent Bon rappelle : « le garçon qui incarnait cette rubrique s’est excusé... faire de l’humour sans blesser, c’est difficile, mais c’est important de continuer ». En réaction, Aurélien Saintoul s’interroge s’il n’y a « pas une légèreté de l’Arcom concernant cette émission ».
Également présent, Ara Aprikian, directeur général adjoint des contenus du groupe TF1 estime : « très important de défendre la liberté éditoriale dans un contexte où on peut avoir un déclin du public vers les réseaux sociaux, il ne faut pas faire une télévision aseptisée ». Il rappelle que la chaîne du groupe TF1 candidate au renouvellement de sa fréquence en 2025. L’intérêt pour l’éditeur ? Un programme qui décrypte toute l’actualité « dans un langage qui peut intéresser les plus jeunes ».
L’émission emploie 56 journalistes dont Julien Bellver, journaliste et chroniqueur présent aussi ce matin qui a, comme le reste des convoqués, confirmé que « les règles du pluralisme sont respectés à la lettre ». Bangumi produit près de 200 émissions par an qui portent des « valeurs humanistes, antiracistes, de libertés et d’égalités”, résume Yann Barthès.