Boutaina Araki (Clear Channel) : "La création reste à un très bon niveau en affichage"
La 48e édition du Grand Prix de la Communication extérieure se tiendra du 16 au 18 mars à Bordeaux. L’occasion d'une rencontre avec la présidente de ce palmarès de la création print, Boutaina Araki, présidente de Clear Channel.
CB News : Peut-on s’attendre à un « grand » Grand Prix cette année ?
Boutaina Araki : Il est trop tôt pour le dire, mais nous aurons une centaine de créations à examiner ce qui est un très bon niveau si l’on se souvient que l’an dernier il y en avait 160 pour deux années puisque le prix n’avait pu être organisé en 2021. Nous reconduisons le Prix de l’engagement pour primer une campagne incitant à la transformation énergétique et écologique. Cette année encore, je présiderai le jury avec Mélanie Pennec, directrice de création de DDB Paris.
CB News : Voici trois ans que vous avez été nommée présidente de Clear Channel, trois années marquées par la crise sanitaire. Quelle est la situation aujourd’hui ?
Boutaina Araki : L’année 2022 a marqué un redressement important par rapport aux années de crise, même si nous ne sommes encore revenus au niveau de 2019. Certains secteurs ont été encore affectés par les circonstances économiques comme la grande consommation, l’automobile ou le cinéma. Le début 2023 est toutefois encore très dynamique avec une croissance à 2 chiffres au premier trimestre. Par ailleurs les perspectives sont plutôt positives avec la Coupe du Monde de rugby cette année et surtout les Jeux olympiques en 2024. La communication extérieure est particulièrement appropriée au sport de manière générale et nous sommes chez Clear Channel, particulièrement bien implanté à proximité des stades. Les JO sont très prometteurs avec beaucoup de choses intéressantes qui se profilent.
CB News : Les acteurs de la communication extérieure sont interpellés sur les questions de sobriété énergétique. La profession a répondu récemment sous la forme d’une étude réalisée par EY pour l’Union de la publicité extérieure. Quelle est la réponse de Clear Channel sur ce dossier ?
Boutaina Araki : Nous avons signé cet hiver la charte Ecowatt portée par RTE, le ministère de la Transition écologique et l’ADEME. Nous allons même plus loin puisque nous éteignons nos mobiliers de minuit à 6 heures du matin, et même dès 23 h 45 à Paris pour nous aligner sur la Tour Eiffel. Mais il faut comprendre deux choses. La première est que l’électricité est très minoritaire, de l’ordre de 6 %, dans le bilan carbone de la communication extérieure. L’autre, c’est que contrairement aux apparences, ce n’est pas si facile d’éteindre à distance les mobiliers. Autant c’est simple pour les panneaux digitaux, autant ça ne l’est pas pour les mobiliers papier qui doivent être équipés de systèmes spécifiques qui coûtent plusieurs millions d’euros.
CB News : Pour revenir à la création, Clear Channel a fêté l’an dernier les 100 ans de l’entreprise avec un livre et un prix. Ce dernier va-t-il être reconduit ?
Boutaina Araki : Oui, nous reconduisons en 2023 « Le Futur Prix » que nous avions créé l’année dernière à l’occasion de notre centenaire. Le principe reste le même : il est ouvert aux créatifs indépendants et doté de 10 000 € et d’un affichage pendant l’été sur les totems prints et digitaux ainsi que sur les Champs Élysées. Comme l’an dernier nous le faisons avec Pascal Grégoire et Nathalie Cortial, de l’agence Justement.