AVOD/FAST TV : les éditeurs français devront clarifier leur commercialisation pour convaincre les annonceurs
Selon une étude commune menée par Médiamétrie et NPA Conseil sur les nouveaux modèles AVOD (« Advertising Video on Demand ») et FAST TV (« Free Ad Supported Television »), on apprend que ce marché pour la seule région « EU5 » (Allemagne, Royaume-Uni, France, Espagne et Italie) affiche en 2022 un chiffre d’affaires publicitaires estimé à quelque 255 millions €. À eux seuls, UK et Allemagne concentrent 80% de ces revenus, « mais les montées en puissance constatées en Espagne, en France et, dans une moindre mesure, en Italie devraient amorcer en 2023 le rééquilibrage du marché », soulignent les initiateurs de l’étude. Dans l’hexagone, l’AVOD et les FAST TV pèsent 8% du marché de la TV connectée (CTV), soit 2 points de moins qu’en moyenne des cinq pays de la zone EU5 et dix de moins qu’aux Etats-Unis. Dans ce contexte, pointent-ils, l’AVOD et la FAST sont confrontés en France à la nécessité de voir « clarifier une chaîne de valeur passablement embrouillée (…) et notamment de préciser l’organisation de leur commercialisation », si leurs éditeurs veulent durablement convaincre les annonceurs et leurs agences d’y développer leurs investissements publicitaires.
De quoi mettre clairement sur la table l’amélioration de la mesure des audiences et la qualification du profil des utilisateurs de ces nouvelles plateformes. De quoi permettre à Médiamétrie, aussi, d’indiquer opportunément travailler à une mesure unifiée qui « permettra d’apporter une vision globale de l’ensemble des usages, pour l’ensemble des environnements vidéo, sur tous les écrans », selon Laurence Deléchapt, directrice TV & Cross Médias de la société. A l’horizon de la fin du 1er semestre, un deuxième volet de ce « AVoD/FAST Market Report » devrait être publié. Il permettra « d’aller plus loin » dans la capacité de l’AVoD et des FAST à répondre à d’autres enjeux clés, comme l’optimisation de la distribution, le partage de la valeur entre chaînes, plateformes et enablers, la capacité des leaders historiques à investir ce nouvel environnement ou encore les sujets juridiques liés au statut des services ou à la maîtrise des droits, pointe pour sa part Philippe Bailly, président de NPA Conseil. A titre de comparaison, aux US, 20 plateformes ont été recensées par NPA Conseil et Médiamétrie, soit 1 600 chaînes, cumulant plus de 2% de l’audience totale de la vidéo et environ 4 milliards $ de recettes publicitaires (près de 20% du total de la CTV).