Audiovisuel public : +228 millions d'euros de dotations en 2024
Rima Abdul Malak, ministre de la Culture, a présenté mercredi les grandes lignes budgétaires de son ministère pour 2024. Un budget qui se veut « de transformation et d’inspiration, pour impulser et accompagner les mutations de la culture », souligne-t-elle, voyant son montant atteindre au global 11 milliards d’euros, soit 599 millions d’euros de plus que pour le budget 2023. Au chapitre du très attendu budget de l’audiovisuel public, le ministère prévoit une allocation de 4,025 milliards d’euros (+6% en un an) au compte de concours financiers « Avances à l’audiovisuel public » alimenté en recettes par l’affectation d’une fraction de la TVA, en hausse de + 228 millions d’euros par rapport à l’an passé. L’ensemble des sociétés verront ainsi leurs dotations progresser : France Télévisions, de 2,4 en 2023 à 2,5 milliards d’euros en 2024 ; Arte France de 285 à 294 millions ; Radio France de 623 à 668 millions ; France Médias Monde de 285 millions à 304 millions ; l’INA de 94 millions à 108 millions ; et TV5 Monde de 80 à 83 millions.
En ligne de mire, à l’horizon 2028, une évolution globale des allocations de 465 millions d’euros. Une manne dont France Télévisions devrait le plus profiter (254 millions d’euros), devant Radio France (93 millions d’euros), Arte France (44 millions d’euros), France Médias Monde (40 millions d’euros), l’INA (25 millions d’euros) et TV5 Monde (9 millions d’euros). La mise en œuvre de cette évolution globale sur 5 ans, arbitrée par le Gouvernement, « offre une visibilité pluriannuelle indispensable au déploiement d’une stratégie ambitieuse », explique la ministre, et sera inscrite dans la prochaine génération de contrats d’objectifs et de moyens (COM) qui liera l’Etat avec les sociétés de l’audiovisuel public. Quoi qu’il en soit, ces COM « traceront le chemin vers un audiovisuel public de qualité, plus moderne et innovant, à destination de tous les publics », veut-elle croire.
Dans ce contexte, la presse n’est pas oubliée. Des crédits nouveaux viendront « conforter » les aides au pluralisme, annonce la ministre. Celles-ci entendront compléter les ressources des titres de presse qui ne disposent pas de recettes publicitaires suffisantes. En 2024, elles seront augmentées de + 2,7 millions d’euros pour atteindre 26 millions d’euros. Les crédits dédiés à la modernisation et l’investissement au sein de la filière presse seront par ailleurs « amplifiés » avec pour ambition de répondre aux « nouveaux défis » de la transition numérique et écologique. Ainsi, le fonds stratégique pour le développement de la presse verra-t-il son budget augmenter de + 0,8 million d’euros, soit +5% par rapport à 2023. En outre, le ministère de la Culture renforcera son soutien à l’Agence France Presse (AFP) qui bénéficiera d’une dotation en hausse de + 6,7 millions d’euros en 2024, dans le cadre du contrat d’objectifs et de moyens (COM) qui la lie à l’Etat et qui sera renouvelé pour la période 2024-2028.
Un plan national de numérisation de la presse ancienne
Enfin, « l’attachement » du ministère de la Culture aux radios associatives se traduira par une hausse de la dotation du fonds de soutien à l’expression radiophonique locale (FSER) de +0,9 million d’euros afin de permettre à plus de 700 radios associatives de bénéficier de ce fonds dont les aides représentent en moyenne 40% de leurs ressources, pointe le ministère. « L’augmentation des crédits dédiés à ce fonds pour la quatrième année consécutive accompagne la hausse régulière du nombre de radios éligibles autorisées à émettre par l’ARCOM, en FM et en DAB+ », souligne-t-il encore.
Parallèlement, le budget présenté par Rima Abdul Malak prévoit + 4,7 millions d’euros crédits supplémentaires afin de lancer un plan national de numérisation de la presse ancienne qui concerne l’ensemble des collections conservées sur le territoire. Son objectif est de porter, en cinq ans (2024-2028), de 40 à 60 millions le nombre de pages de presse numérisées par la BnF et par les collectivités territoriales (bibliothèques municipales, services d’archives). Selon le ministère, le plan « permettra non seulement d’achever la numérisation de la collection de référence de 2800 titres de presse ancienne constituée par la BnF, mais aussi de numériser des ensembles patrimoniaux de première importance conservés en régions ». Dans les faits, la consultation de ces titres numérisés sera gratuite sur la bibliothèque numérique Gallica de la BnF et sur les portails numériques des partenaires territoriaux. Les Français, chercheurs et grand public, pourront ainsi accéder « à la grande histoire, mais aussi au passé de leur village ou de leur famille ».