RSF : le 67ème album met à l'honneur le photographe David Bailey

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John Lennon et Yoko Ono, les frères Gallagher, Andy Warhol ou la reine d'Angleterre, Catherine Deneuve ou Jack Nicholson : David Bailey, le photographe maître du portrait noir et blanc, est à l’honneur du 67e album de Reporters sans Frontières. Le nouveau portfolio de RSF, « 100 photos pour la liberté de la presse », jeudi dans les kiosques, est consacré au photographe iconique du « Swinging London » des années 1960, dont le parcours a inspiré au réalisateur italien Michelangelo Antonioni, « Blow-Up » (1966), récompensé de la Palme d'or à Cannes. Dans ce thriller mystérieux, un jeune photographe de mode surprend un meurtre dans un parc de Londres. Rapidement, les traces du crime disparaissent, laissant le jeune homme face au doute.

Né en 1938 dans le quartier populaire d'East End à Londres, David Bailey est devenu aussi célèbre que ceux dont il a tiré le portrait. Il découvre les photographies de Bert Stern et d'Henri Cartier-Bresson lors de son service militaire en Indonésie en 1956. De retour au Royaume-Uni, il imprègne rapidement sa marque à l'art du portrait et de la photographie de mode et signe ses premières Unes de « Vogue ». Une séance avec la mannequin américaine Jean Shrimpton en 1962 fait de lui l'un des photographes les plus prisés de la décennie. Entre autres portraits, on compte en 1965, année de son mariage avec Catherine Deneuve, ceux d'Andy Warhol, de John Lennon et Paul McCartney ou des frères Krays, jumeaux gangsters londoniens, alors célèbres en Angleterre et incarnés récemment sur grand écran par Tom Hardy dans « Legend » de Brian Helgeland (2015).

L'album de RSF déroule les 60 ans de carrière de David Bailey au cours desquels il a publié quelque 40 ouvrages, dont plusieurs consacrés à sa femme, Catherine, épousée en 1986. La série de clichés est précédée d'un entretien exclusif du photographe mené par le journaliste Philippe Manoeuvre. Ce portfolio contient également un long texte du journaliste algérien Khaled Drareni, condamné à deux ans de prison pour « incitation à attroupement non armé » et « atteinte à l'unité nationale », après avoir couvert une manifestation du Hirak en mars 2020. Il a été remis en liberté provisoire en février et attend depuis un nouveau procès, sous contrôle judiciaire. Les recettes des ventes de l'album serviront à financer les activités de l'ONG en faveur de la liberté de la presse. L'organisation tire environ 30% de son budget annuel de la vente de ces ouvrages de photographie et de dessin, ce qui en font l'une de ses principales ressources.

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