Pour des vêtements plus vertueux, création d’un score à points
La ministre de la Transition écologique Agnès Pannier-Runacher a lancé jeudi la dernière étape de validation d'un éco-score environnemental pour les textiles, qui prévoit un affichage à points pour aider le consommateur à choisir des vêtements ou accessoires plus vertueux.
360 points, c'est par exemple le score d'un t-shirt blanc en prenant en compte ses différents impacts environnementaux. Les marques pourront le mentionner directement sur une étiquette du produit ou via un QR code, ou encore de manière dématérialisée sur leur site internet. L'idée est de "donner au consommateur les armes pour choisir" mais aussi de bloquer les marques qui auraient des "envies de greenwashing" tout en valorisant "celles qui se sont engagées dans la mode durable", a explicité la ministre lors d'un évènement auquel a assisté l'AFP. Cet affichage n'est pas encore en vigueur. Après la phase de consultation du public (du 28 novembre au 19 décembre), il doit encore être examiné par la Commission européenne, avant qu'un arrêté et un décret ne soient publiés au Journal officiel "vers le printemps 2025" pour en fixer les modalités, a détaillé le cabinet de la ministre mercredi.
Il n'est pas contraignant pour les marques, et aucun caractère obligatoire n'est "pour l'instant" à l'ordre du jour bien qu'une telle obligation soit inscrite dans la loi Climat et Résilience, a reconnu le cabinet de la ministre. La méthode de calcul de cet impact s'aligne sur celle du PEF (Environmental Footprint Methods), recommandé par l'Union européenne (mais non obligatoire), qui comprend 16 critères dont les émissions de gaz à effet de serre, la consommation d'eau ou la toxicité. La méthode française y ajoute trois critères supplémentaires : les possibilités de recyclage, le relargage de fibres microplastiques (ce qui est rejeté lors du lavage) et un "coefficient de fast fashion" qui prend notamment en compte les volumes de production. La ministre a appelé à la sobriété face à "l'incitation à la consommation continue" des géants du e-commerce, qui ont un "renouvellement de gammes extrêmement rapide" et "des prix défiant toute concurrence". Elle a rappelé qu'il y a cinq ans, les volumes des colis envoyés par Shein et Temu représentaient moins de 5% des colis de La Poste contre désormais 22% et que les Français avaient augmenté de 40% le nombre de pièces dans leur garde-robe ces quinze dernières années.