La justice donne raison à Intermarché contre Unilever sur une campagne pointant les prix de certains produits

Supermarché

Le tribunal de commerce de Paris, saisi en référé par Unilever France au sujet d'une campagne de communication du distributeur Intermarché fustigeant les prix de certains produits, a débouté l'agro-industriel, selon la décision prononcée jeudi consultée par l'AFP.

Ainsi, "Knorr, j'adorais", "avant, Magnum ça voulait dire grand", Intermarché avait-il mis en place il y a plusieurs semaines une campagne de communication détournant des slogans publicitaires associés à certaines marques du portefeuille du géant coté à la Bourse de Londres. Objectif avancé : fustiger des demandes de tarifs trop importantes, ou des cas de "réduflation" (en anglais, "shrinkflation"), quand les quantités de produits sont réduites pour un prix inchangé, voire plus élevé. "Il n'y a pas de dénigrement lorsque l'information délivrée se rapporte à un débat d'intérêt général, repose sur une base factuelle suffisante et est exprimée avec mesure", indique le tribunal de commerce de Paris dans son ordonnance de référé. Or, "même si les critiques d'Intermarché peuvent paraître sévères, le libellé des affichettes litigieuses n'est pas pour autant outrancier et repose sur une base factuelle suffisante, qui s'inscrit en outre dans un débat d'intérêt général sur les pratiques actuelles de réduflation et de hausses tarifaires injustifiées de certains industriels".

La semaine précédente, l'avocat du groupe connu également pour les savons Dove, les déodorants Axe ou les glaces Carte d'Or, avait plaidé que la communication relevait de la pratique commerciale déloyale ou trompeuse, estimant que les affiches disaient "en substance que les prix d'Unilever étaient trop élevés". Dans un communiqué jeudi soir, le 3e distributeur français (derrière E.Leclerc et Carrefour) s'est réjoui de cette décision et prévient qu'il "continuera à informer ses clients de manière connivente et humoristique afin de dénoncer cette pratique non transparente" de réduflation.   L'enseigne "appelle également les pouvoirs publics à s'emparer du sujet afin de rendre un affichage obligatoire de cette information par les industriels dans l'intérêt des consommateurs".

Le gouvernement prévoit d'imposer aux supermarchés de faire figurer, sur les références ayant fait l'objet d'une réduction des portions, la mention "pour ce produit, la quantité vendue est passée de X à Y et son prix au (préciser l'unité de mesure concernée) a augmenté de ...% ou ...EUR", selon un projet d'arrêté qui a été soumis à Bruxelles et que l'AFP a consulté début janvier. Les supermarchés plaident que c'est aux fabricants de prendre en charge l'information aux consommateurs.

knorr

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