Dès le 1er juillet, les supermarchés seront obligés d'alerter sur la "shrinkflation"
La “Shrinkflation”, du verbe anglais "shrink", rétrécir, qui consiste à masquer la hausse des prix en réduisant les quantités vendues, est une pratique légale, tant que la mention du poids de la denrée est modifiée. Mais comme l’emballage reste semblable et que le prix du produit est identique, elle peut induire les consommateurs en erreur. Pour faire face à cela, le gouvernement va obliger les supermarchés, dès le 1er juillet, à apposer, pour une durée de deux mois, une affichette alertant les consommateurs d'une réduction des quantités d'un produit à prix inchangés, a indiqué Olivia Grégoire dans un entretien mis en ligne jeudi soir.
Sur cette affichette, nous pourrons retrouver l’inscription “pour ce produit, la quantité vendue est passée de X à Y et son prix au kilo, gramme ou litre a augmenté de X % ou X EUR+," a-t-elle indiqué. L'arrêté, signé le 16 avril, “est actuellement sur la table du Premier ministre, et devrait être publié au Journal officiel dans les jours qui viennent", a assuré la ministre. Les denrées alimentaires en vrac ou préemballées dont la quantité peut varier à la préparation, comme celles au rayon traiteur des supermarchés, ne seront pas concernées par cette mesure, a prévenu le ministère. Mme Grégoire souhaite que cette obligation incombe, à l'avenir, "aux industriels plutôt qu'aux distributeurs", et ce, "au niveau européen, à l'occasion d'une révision des règles de l'information du consommateur sur les denrées alimentaires en Europe en 2025."
Des mesures contre la "cheapflation"
Olivia Grégoire profitera de cette révision européenne pour y porter des mesures contre la "cheapflation", pratique consistant cette fois-ci à réduire des ingrédients, les supprimer ou les remplacer par des substituts moins chers ou de moindre qualité, sans pour autant réduire le prix.
Le Gaulois et Fleury Michon épinglés
La semaine dernière, l'ONG Foodwatch avait épinglé la marque de cordon bleu Le Gaulois, qui avait diminué la quantité de poulet et d'emmental dans sa recette au profit de la chapelure, moins chère. L'industriel Fleury Michon en avait aussi fait les frais, en passant de 48 % à 35 % la part de jambon dans ses hachés à poêler. "C'est parce que le secteur agroalimentaire manque de transparence et n'est pas régi par des règles suffisamment claires que ces magouilles sont possibles", s'était irritée Audrey Morice, chargée de campagnes chez Foodwatch.