7 personnes sur 10 adeptes du vrac dans l'Hexagone
Des bocaux, des étalages et des sacs en kraft en veux-tu en voilà. Le vrac séduit de plus en plus de consommateurs en points de vente. Supérettes, magasins spécialisés, supermarchés comme Monoprix, ou Naturalia, tous s'y mettent car en tant que consommateur, on ne veut plus payer le poids de l'emballage mais bien celui du produit brut. Une tendance si bien ancrée dans le quotidien des français, qu'elle aura même, selon les résultats d'une étude Nielsen, résisté à la crise du Covid-19.
40% des français étaient acheteurs de produits en vrac avant la crise sanitaire liée au Covid-19. Et 7 personnes sur 10 sont déjà revenues acheter des références sous cette forme quelques semaines après la fin du confinement (résultats obtenus à la mi-juillet).
Tels sont les résultats d'une étude menée par Nielsen, société internationale de mesure et d'analyse des données après avoir sondé la consommation dans l'Hexagone, en ce début d'été 2020 et en collaboration avec l’association interprofessionnelle Réseau Vrac (1500 professionnels de la filière distributeurs, producteurs, fournisseurs et porteurs de projet en France et dans le monde). Ainsi, si les professionnels de la grande distribution pouvaient craindre un recul des ventes de ce type, comme pour le cas des produits d'hygiène (et cosmétique) délaissés dans les rayons, il n'en est rien. Mais comment expliquer cet équilibre ?
Entre raisons logistiques et choix drastiques
Comme l'explique Nielsen, il s’avère qu’une partie de la clientèle a cessé d’acheter en vrac; plutôt pour des raisons logistiques que réellement par choix. Comme le précise Catherine Urvoy, consultante senior consommateurs chez Nielsen, « les consommateurs freinés par le contexte sanitaire, méfiants quant à l’hygiène des produits en vrac, sont finalement restés très minoritaires. En revanche, la clientèle a souvent été confrontée à des rayons vrac fermés, et a fréquenté pendant le confinement d’autres points de vente (proximité, drive…) que leur magasin habituel, sans pouvoir y trouver de rayon vrac ».
Au final, si 40% des foyers français se déclaraient acheteurs de vrac en début d’année, 22% des foyers ont continué à acheter sous cette méthode pendant le confinement. Un score remonté à 28% quelques semaines après. Résultat des courses, et c'est le cas de le dire : les consommateurs sont de plus nombreux à refuser les emballages en plastique superflus sur les produits qu'ils achètent. Et ce, bien avant la mise en place du confinement. Une précédente enquête de la société de mesures, conçue pour analyser les résolutions pour 2020 l'indiquait d'ailleurs : 27% des personnes interrogées à l'époque révélant que limiter ces emballages faisait partie de leurs résolutions. Et, toujours dans ce même document, 40% des Français déclaraient acheter des produits en vrac (+ 3 points par rapport à l’année précédente) tels que les fruits oléagineux (noix, noisettes…) et les fruits secs, achetés respectivement par 58% et 51% de ces acheteurs de vrac. Les moins de 35 ans, les cadres et les foyer urbains en étaient d'ailleurs des adeptes.
Un mode d'achat qui nécessite une stratégie solide
Aussi, si ce mode d’achat garde tout son potentiel avec 61% des foyers français souhaitant que cette mise en place se démocratise dans les rayons (notamment au rayon épicerie), il présente quelques défis pour les commerçants. Pour convaincre les réfractaires à l’achat en vrac, le prix s’avère le premier frein. Et ce, devant les interrogations sur l'hygiène et la praticité. Là encore, la présence du vrac dans les magasins bio dans les premiers temps a probablement eu un effet sur la perception prix des consommateurs, les magasins bio proposant globalement une offre plus chère (en comparaison à celles des grandes surfaces traditionnelles).
Néanmoins, ils sont de plus nombreux à se mobiliser pour répondre à cette demande croissante des consommateurs (tant la grande distribution que les magasins spécialisés). En chiffres, cela correspond désormais à 3 hypers et supermarchés sur 4 équipés d’un rayon dédié. Quant aux grandes surfaces, ces dernières représentent le premier circuit pour les achats en vrac, devant les magasins spécialisés bio. « Le parc de magasins est de surcroît complété par les magasins spécialisés vrac, dont le nombre a progressé de 60% l’an passé, pour atteindre 385 commerces fin 2019. C’est cette multiplication des points de vente offrant du vrac, complétée par l’offre produits qui s’élargit et cette appétence accrue des consommateurs - la Convention Citoyenne pour le Climat demande que le vrac représente 50% de l’offre en GMS en 2030 - qui laissent présager un bel avenir pour le vrac. Après 41% d’augmentation l’an passé, nous attendons même un triplement du chiffre d’affaires en 2022 », note d'ailleurs Célia Rennesson, directrice de Réseau Vrac. Reste à savoir si les promotions post-crise régaleront tous les caddies...
Méthodologie : étude online sur la base de 9401 consommateurs, réalisée entre le 10 et le 19 juillet.