Légère progression de l’inflation en janvier
Les prix à la consommation en France ont augmenté de 1,4% en janvier sur un an, une hausse légèrement plus marquée qu'en décembre (1,3%), a indiqué l'Insee vendredi, mais continuent de "bien se comporter", selon les économistes.
En cause, une nouvelle accélération des prix de l'énergie, qui ont augmenté de 2,8% sur un an, après une progression de 1,2% en décembre, mais aussi un rebond des prix des produits manufacturés sur douze mois (+0,2% après -0,4% en décembre). Sur un an, l'indice des prix à la consommation harmonisé (IPCH), qui permet les comparaisons entre pays européens, augmente de 1,8% en janvier, comme en décembre. Sur un mois, il baisse de 0,2% après une hausse de 0,2% le mois précédent. Selon les données provisoires de l'Insee, sur un mois entre décembre et janvier, les prix ont diminué de 0,1%, après une hausse de 0,2% en décembre. Cela s'expliquerait par la baisse saisonnière des prix des produits manufacturés en raison des soldes d'hiver sur l'habillement-chaussures, et par celle des prix des services, le transport en particulier, malgré une nouvelle hausse des prix de l'assurance. En revanche, les prix de l'énergie, de l'alimentation et du tabac seraient en hausse. L'Insee prévoit actuellement un reflux de l'inflation jusqu'à 1% sur un an en juin.
Le « choc inflationniste » est passé
Charlotte de Montpellier, économiste à ING, observe aussi que l'inflation dans les services "continue de se normaliser" pour s'établir à 1,9% en glissement annuel, contre 2,2% en décembre, et que "les prix de l'alimentation sont quasiment stables" (+0,1%), tandis que les prix du tabac "ralentissent", à +6% en glissement annuel contre +8,7% en décembre. Pour l'économiste, "le rebond de l'inflation énergétique est temporaire", car les tarifs réglementés de l'électricité baisseront de 15% au 1er février 2025, "ce qui conduira à une baisse des prix de l'électricité de 11 à 12% en moyenne pour l'ensemble des ménages". Elle anticipe que les prix des services pourraient ensuite continuer à baisser, "compte tenu de la croissance moins forte des coûts salariaux et de la situation économique morose". En revanche, les enquêtes dans le secteur manufacturier semblent pointer vers une possible augmentation des prix de vente, selon elle, due aussi "au durcissement du bonus écologique sur les voitures". Mais ces hausses "devraient rester modérées car la demande demeure faible". Elle anticipe enfin un rebond de l'inflation alimentaire, au vu de la hausse des prix des denrées agricoles sur les marchés mondiaux. Pour Sylvain Bersinger, chef économiste d'Asterès, de même, "le choc inflationniste est clairement passé, et l'inflation devrait se maintenir en dessous du seuil des 2% dans les mois à venir".