Développement durable : les Français concernés, mais pas en confiance
Les Français sont-ils de bons élèves en matière de développement durable ? Qui des citoyens ou des pouvoirs publics doivent faire un effort pour la planète ? C'est ce qu'a tenté de savoir l'IFOP pour le compte d'ilek, fournisseur d’électricité verte et de gaz bio, autour d'une méthodologie réalisée entre le 21 au 24 août 2020 et présentée à l'occasion de la semaine du développement durable.
8 français sur 10 concernés par le développement durable
La planète ? Ils s'en soucient. C'est le premier constat de la méthodologie signée d'ilek, fournisseur d'électricité verte et de gaz bio et de l'IFOP. Ils sont en effet 82% de sondés concernés par le développement durable. Un chiffre aligné sur la prise de conscience globale des français des impacts sociaux-économiques et environnementaux néfastes du changement climatique. Aussi, en termes de profils types, les CSP + et les populations diplômées à hauts revenus (91%) sont plus concernés par cet enjeu que les ouvriers (71%).
Les citoyens sont des consom'acteurs
Deuxième clé de compréhension, les français considèrent que les citoyens (37%) sont en première ligne pour lutter contre le changement climatique, suivis par l’état (25%), les entreprises (20%) et les ONG (12%). En d'autres termes cela signifie que les français jugent inefficaces les actions des gouvernements pour agir en faveur de cette cause. En chiffres, cela revient à 94% de sondés peu convaincus qu'ils puissent opérer des mutations profondes de la société et post-carbone pour demain, contre 6% qui leur font tout à fait confiance. Enfin, 14% n’ont pas du tout confiance et 33% n’ont simplement pas confiance. Parmi eux d'ailleurs, une majorité de 65 ans et plus (39%). Quant aux femmes, ces dernières sont plus pessimistes que les hommes à ce sujet (38% vs 28%).
Du volontariat en veux-tu en voilà
Pour aller plus loin, l'étude indique aussi qu'en France il y a une forte tendance au volontariat. 8/10 sondés en effet, s’investissent déjà dans certaines actions nécessitant peu de temps et d’argent. Cependant, plus s’investir requiert un effort considérable, plus l’écart entre intention et réalisation se creuse. En appui de ces conclusions, le tri sélectif des déchets (88%), bien ancré dans les habitudes de vie des citoyens ainsi que le parti-pris des français d’éviter le consumérisme (80%) au profit de l’économie circulaire. Enfin, en matière de mobilité douce, les français (58%) limitent déjà leurs déplacements en avion au profit d’alternatives plus écologiques. Et alors que le recours à l’achat de vrac ou de produits réutilisables demande plus de logistique et de disponibilité, ils sont déjà 43% à être engagés dans cette voie. Enfin, 30% des sondés privilégient les énergies vertes pour leur foyer et 57% se disent prêts à passer ce cap “vert”. À l’inverse, lorsque le ratio contrainte/coût s’accroît, comme dans le cas des actions ayant trait à la consommation uniquement de produits made in France (38%) ou au renoncement au véhicule personnel (36%), ces dernières suscitent une moindre adhésion. Le passage à l’action est faible dès lors qu’il s’agit de s'investir sur le terrain (22%) ou faire des dons à des associations (16%). Sont d'ailleurs généreux à ce sujet, les retraités (22%), donnant le plus en faveur du développement durable.
Le pouvoir d'achat reste un frein au développement durable
Si les leviers de changement de comportement sont nombreux, ils relèvent pour la plupart de la carotte ou du bâton. Car faire des efforts a un coût. 37% des interrogés ont peur que le développement durable impacte leur pouvoir d'achat et 26% indiquent manquer de temps pour s'engager pour cette cause. Enfin, 22% considèrent que leurs actions ne changeraient rien et 19% ne savent pas comment s'y prendre. Reste ceux qui observent la situation sans y prendre part; 7% ne souhaitant pas consacrer plus d'efforts à cette lutte. Autre détail mentionné par l'étude : les 25-34 ans (48%) sont les plus inquiets quant à leur pouvoir d’achat et les 18-24 ans (46%) sont ceux qui manquent le plus de temps. Enfin, les 65 ans, qui sont davantage défaitistes (31%) sur la possibilité de changer la donne, y consacrent le moins d’efforts (13%).
Des jeunes écolos mais en proie au consumérisme
Alors, qui se sent vraiment concerné par les défis écologiques du futur ? Si le document illustre que les 18-24 ans sont plus concernés (88%) que leurs aînés (17% des 65 ans et plus), ils ont moins tendance à réaliser des gestes écologiques simples (peu d'efforts et peu de temps, donc). Que s’ils font preuve d’un fort activisme, les jeunes adultes quoique très sensibilisés et informés, cèdent encore beaucoup au consumérisme. S’ils sont inquiets pour le climat, c’est surtout pour motif financier (33%) ou par manque de temps (46%) qu’ils ne passent pas davantage à l’action. Le sondage révèle plus précisément que 69% trient leurs déchets systématiquement, que 55% (vs 85% pour leurs aînés) évitent de surconsommer et que 40% se sont mis au vrac. En revanche, seuls 23% consomment uniquement du Made in France et 31% ont recours à des énergies vertes pour leur logement. Constat surprenant concernant le volet des nouvelles mobilités : 60% limitent déjà leurs déplacements en avion au profit de moyens de transport plus écologiques et 41% renoncent déjà à utiliser leur véhicule personnel.
À contrario, seuls 26% d’entre eux prennent part à des actions terrains et uniquement 13% font des dons à des associations. « Cette étude donne une photographie d’une France engagée en faveur du développement durable qui plébiscite les citoyens comme principales parties prenantes du changement. Cependant malgré ce volontarisme, il nous reste du chemin à parcourir pour verdir nos modes de vie. En d’autres termes nos concitoyens ont entre leurs mains un potentiel considérable à mettre en action pour sauver la planète », commente Rémy Companyo, cofondateur d’ilek.
Méthodologie : Enquête a été menée auprès d’un échantillon de 1001 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus avec une représentativité assurée par la méthode des quotas (sexe, âge, profession de la personne interrogée) après stratification par région et catégorie d'agglomération. Les interviews ont été réalisées par questionnaire auto-administré en ligne du 21 au 24 août 2020.