Les Français changent leurs habitudes pour mieux consommer

Supermarché
(© Tara Clark/Unsplash)

Cinq ans après leur première étude, l’agence spécialisée en branding et packaging Team Creatif et OpinonWay reviennent pour présenter la façon de "Mieux consommer" des Français. L’étude expose ainsi leurs attentes et motivations très variées selon leur l’âge.

Au cours de ces trois dernières années, 71% des Français estiment avoir changé leur façon de consommer. Un changement plus marqué chez les femmes (74%) que chez les hommes (67%). En outre, Les jeunes (plus particulièrement la génération X) ont davantage adapté leur alimentation que les autres générations telles que les baby-boomers (65%).   

Premier

Un coup de frein sur la transition alimentaire par souci économique

Une des raisons de ce changement est l’économie avec la hausse de prix qui a entraîné un coup de frein sur le mieux consommer. La principale raison du changement de mode de consommation reste la santé, relève l’enquête. « Les Français vont mieux consommer car c’est meilleur pour la santé », insiste Delphine Michaut, co-directrice du département Grande consommation d’OpinonWay. Profiter d’une alimentation plus saine et profiter d’une alimentation équilibrée devient essentiel. Par tranches d’âges, les plus âgées changent leur consommation pour des raisons de santé et les plus jeunes (18-24 ans) pour des raisons d’intolérances (gluten, lactose).

Deuxième

Par ailleurs, un constat important a été relevé par l’étude. Les raisons écologiques et éthiques sont désormais en retrait par rapport à l’économie, c’est-à-dire qu’un recul sur ces questions se manifeste. D’un autre côté, des gestes responsables apparaissent dans les habitudes des Français : 50% privilégient les circuits courts et 55% restreignent la consommation de viande, par exemple.

Se renseigner pour mieux consommer

Pour mieux consommer, les Français s’appuient sur trois piliers : manger des produits sains, de qualité et locale. Les mots cités ensuite sont ne "pas gaspiller", "de saison" et "consommer moins" (pour économiser). Le mot "bio" n’est plus en tête de liste comme c’était le cas pour l’étude de 2018. La crise économique a ainsi relégué l’éthique et le bio. Avant de consommer, 55% des Français vont en outre se renseigner d’abord sur le prix puis sur le lieu de production et sur les informations liée à la "Nutrition", à 31%.

Troisième

Ensuite, les consommateurs se renseignent pour mieux consommer à 42% via le bouche-à-oreille, 35% sur le packaging et 34% sur les sites comparatifs.  Les réseaux sociaux sont la principale source d’information pour la Gen Z (25%). La Gen Y (43%) s’informe sur l’emballage/packaging alors que les baby-boomers (45%) s’informent sur les sites comparatifs tel que 60 millions de consommateurs.

Dans un contexte de défiance

Team Creatif et Opinion way ont aussi remarqué un besoin de réassurance sur l’origine, la traçabilité et la composition qui sont primordiales pour mieux consommer. « On n’a pas les mêmes scores et les mêmes niveaux de confiance lorsqu’on est jeune et lorsqu’on est plus âgé », explique encore Delphine Michaut. Car dans un contexte de méfiance, les consommateurs attendent un signe des marques pour retrouver la confiance, alors qu’existe un « climat compliqué envers l’État », ajoute-t-elle. Les trois produits où ils se renseignent le plus sont : la viande à 50%, les légumes à 48% et les produits laitiers à 38%.

Les marques n’ont d’ailleurs pas le même degré de confiance en fonction de leur proximité avec les consommateurs. « Plus on va perdre de la proximité, plus on va perdre de la confiance » ajoute Mme Michaut. Par exemple, les marques artisanales affichent 74% de confiance, les régionales 73% et les marques françaises 72%. De plus, 54% ont confiance dans le label Nutriscore, ce qui véhicule au final « une image assez mitigée » de ce dernier, précise-t-elle.

Pour regagner alors la confiance des consommateurs, 5 piliers sont primordiaux : 52% pour une production 100% française, 40% pour la juste rémunération, 39% pour la traçabilité, 38% pour le label qualité et 36% pour le bien-être animal (dont les plus jeunes sont plus présents).

Quatrième

L’étude expose enfin que les consommateurs se déclarent prêts à accepter une augmentation moyenne de 8% du prix de vente initial si ces derniers leur permettent de mieux consommer.  « Les français sont prêts à payer plus cher pour avoir un produit de qualité et écologique », conclut la co-directrice.

Méthodologie : L’étude a été réalisée en juin 2023 avec un mode de recueil en ligne. L’échantillon  représente 1002 français de 18 ans et plus regroupant les quatre générations (la génération Z, Y, X et les baby-boomers).

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