Le digital à l'aube de la réalité virtuelle et de l'IA en 2030
De quelle façon consommerons-nous en 2030 ? Les outils technologiques seront-ils omniprésents dans le commerce ? Pourra t-on s’en passer ? Que ferons-nous avec la réalité virtuelle ? Des questions auxquelles tente de répondre Ericsson ConsumerLab, présentant une nouvelle édition de son « rapport consommateur » ; un document basé sur un sondage réalisé en ligne auprès de résidents vivant à Bangkok, Delhi, Jakarta, Johannesburg, Londres, Mexico, Moscou mais aussi New York, San Francisco, São Paulo, Shanghai, Singapour, Stockholm, Sydney et Tokyo en octobre dernier.
2030 c’est déjà demain ! En tout cas, pour Ericsson ConsumerLab, le moment est venu d’enquêter sur la façon dont nous consommerons des produits demain (tous secteurs confondus), incluant aussi l’utilisation de diverses technologies. Ainsi, il semblerait que dans ce futur proche, nous devenions hyper-sensoriels et que nous ayons la possibilité de développer des supers-pouvoirs. Les consommateurs attendent en effet, d’ici quelques années, de pouvoir bénéficier d’un « Internet des Sens » permettant une nouvelle économie de services basée sur des expériences sensorielles numériques. Comprenons-donc par là, le développement d’interactions très poussées grâce à l’utilisation de l'intelligence artificielle (IA), grâce à la réalité virtuelle (RV) mais aussi la réalité augmentée (RA), la 5G et l'automatisation. De ce fait, les expériences sur écran viendront concurrencer les expériences multi-sensorielles qui seront alors, devenues quasiment… inséparables de la réalité.
Notre cerveau sera l'interface utilisateur
Selon le document, en effet, 59% des consommateurs pensent que nous serons en mesure de voir des itinéraires cartographiés sur des lunettes de réalité virtuelle ; cela en pensant simplement à une destination. Par conséquent, les claviers et les souris d’ordinateur pourraient devenir obsolètes. N’est-ce pas déjà le cas de certains outils réservés aux aveugles pour qu’ils puissent s’exprimer sans contraintes ? Quant aux smartphones, ils pourraient même fonctionner sans écrans tactiles.
Imiter des voix sans difficulté
Seconde tendance, le fait que les sons puissent un jour nous ressembler. À l'aide d'un microphone, en effet, 67% des sondés croient qu'ils seront capables d’imiter la voix de n'importe qui, de façon réaliste, pouvant alors même tromper des membres de la famille. Autre idée, peut-être en réponse à une forte pollution auditive dans nos villes : le développement d’un système permettant de couvrir les bruits de lieux bondés (bus, places) pour créer des sons digitaux plus agréables (54% d’attentes) via un casque, des kits mains libres, sinon des écouteurs. Enfin, certains pensent que l’avenir réservera des idées insolites : le fait de pouvoir traduire une voix en sensation sur la peau, sinon en une couleur.
Améliorer son appareil buccal
Ils sont également 45% à prévoir un appareil buccal qui améliore numériquement tout ce que l’on mange, de sorte que n'importe quel aliment puisse avoir le goût de notre friandise préférée.
Vive l’arôme digital
Environ 6 sondés sur 10, s'attendent à pouvoir visiter numériquement les forêts ou la campagne, en expérimentant toutes les odeurs naturelles présentes dans ces lieux. Dans les pays asiatiques, certains prennent déjà des bains de forêt (salles qui permettent de respirer des feuilles et de la mousse pour simuler la balade en forêt alors qu’ils restent en pleine ville). 38% pensent également qu’ils auront bientôt la possibilité de partager des goûts avec leurs amis via le digital. Enfin, ceux qui regardent les émissions de cuisine pensent qu’il sera possible d’expérimenter le goût de certains aliments… au travers de leur écran de télévision.
Bénéficier du toucher total
Plus de 6 sondés sur 10 s'attendent aussi à ce que leur smartphone soit doté d’un écran qui transmette la forme et la texture des icônes et des boutons numériques sur lesquels ils s’appuient.
Parlons de réalité fusionnée
Quant aux mondes de jeu en réalité virtuelle, ceux-ci ne devraient pas pouvoir être distingués de la réalité physique d'ici 2030, selon les prévisions de 70% des interrogés (hologrammes notamment). Problème, il se pourrait que les gens se confondent les uns avec les autres à cause de leurs avatars. Quant à la 3D, elle pourrait permettre la création de nouvelles expériences. Au-delà des sensations prodiguées par les jeux-vidéo immersifs, la 3D pourrait en effet permettre de voyager, sans avoir à se déplacer. 4 personnes sur 10 par exemple, aimeraient vivre une aventure digitale (43%).
Des informations vérifiées, comme réelles
Si jusqu’ici les internautes ont été victimes de fake news, ces dernières pourraient être amenées à disparaître. La moitié des personnes interrogées déclarent en effet, à ce sujet, que les services d’actualités qui comportent des vérifications approfondies seront populaires d'ici 2030.
une autre façon de protéger sa vie privée
La moitié des répondants sont des « consommateurs post protection de la vie privée » et s’attendent à ce qu’à l’avenir, les problèmes de la vie privée soient entièrement résolus. Cela afin de pouvoir profiter en toute sécurité des avantages d'un monde basé sur les données (et non exploités pour les données à l’inverse). Ce qui se traduit par une « inquiétude possible du public que nos sens puissent être manipulés pour acheter des articles ou des services. Les gens s'attendront à ce que les protections et garanties nécessaires soient mises en place », selon Pernilla Jonsson, directrice de l’Ericsson Consumer & IndustryLab et co-auteure du rapport. Toutefois, cela dépendra de la façon dont la reconnaissance vocale sera utilisée ; à bon ou mauvais escient pour la population.
réinventer le développement durable et connecté
L’Internet basé sur des services sensoriels rendra par ailleurs la société plus respectueuse de l'environnement, selon 6 personnes sur 10. Et que les services issus de « l’Internet des Sens » rendront la société plus durable. Michael Björn, responsable de recherche au sein de l’Ericsson Consumer & IndustryLab et co-auteur du rapport, l’explique d’ailleurs en quelques mots : « Nous imaginons souvent l'avenir comme un développement linéaire à partir d'aujourd'hui. Mais nous devons déjà réfléchir aux opportunités et aux défis qu'apportera un monde où tous les sens humains seront numérisés. Par exemple, cela pourrait jouer un rôle important dans l'action climatique et la réduction de l'empreinte carbone. De nombreuses activités peuvent être numérisées pour réduire leur impact sur le climat. Vous pourriez aller travailler, partir en vacances et voyager à travers le monde, le tout à partir de chez vous. » Aussi, si l’on parle d’énergie, de matières durable et de consommation, le rapport pointe la future utilisation des dispositifs d’impression 3D. Si celle-ci pourrait conduire à une consommation accrue de matériaux et d’énergie, elle est aussi une aubaine pour les secteurs de la santé, notamment en matière de soins (prothèses, etc).
L’arrivée de services sensoriels
Toujours selon le rapport, 45% des consommateurs s'attendent à ce que des centres commerciaux numériques leur permettent d'utiliser leurs cinq sens lorsqu'ils feront les courses. A l’heure actuelle, c’est un peu, déjà le cas avec le marketing sensoriel en boutique…
Mais à quoi doit-on l’arrivée de ces dispositifs ? A quelle demande vont-ils plus précisément répondre ? Comme le conclura le rapport, les principaux moteurs de l'Internet des Sens sont le divertissement immersif et les achats en ligne, la crise climatique et la nécessité correspondante de minimiser l'impact climatique. Toutefois, si les avancées technologiques permettent des prouesses et explorent de multiples frontières, les avis sont partagés dans la société. Alors que 48 % des sondés pensent qu’ils sont déjà « esclaves de la technologie », 27% en revanche, sont des « early adopters », des « précurseurs » enclins à tester tout ce qui leur tombe entre les mains.
Méthodologie : étude réalisée en octobre 2019 comprenant au moins 500 répondants de chaque ville et présentant les attentes et les prévisions de 46 millions d'utilisateurs, pionniers dans l’adoption des technologies. L’échantillon lui est représenté par 12,590 répondants contactés, avec 7,608 qualifiés, âgés de 15 à 69 ans.