Cinéma : le CNC étudie les jeunes à la loupe

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Le Centre national du cinéma et de l'image animée (CNC) vient de publier une étude, menée par BVA Xsight, analysant la relation des jeunes avec le cinéma. Premier constat positif : le cinéma est toujours aussi populaire auprès des 15-24 ans.

En effet, 85 % des 15-24 ans sont allés au moins une fois au cinéma dans l’année en 2023 (vs 64%  des Français) confortant ainsi le taux de pénétration le plus élevé toutes tranches d’âge confondues. 15% disposent même d’un abonnement mensuel et fréquentent en top 3 les enseignes Pathé (30%), CGR (16%) et UGC (14%). Pour 63% d’entre eux, il s’agit d’abord d’aller au ciné entre amis, avant d’y aller en famille (26%) ou en couple (21%).

Motivés, motivés ! 

La motivation est avant tout sociale, mais aussi en relation évidente et directe avec le film et le type de salle, mais également axée sur un bénéfice d’immersion au cœur de l’expérience cinématographique. Les jeunes plébiscitent des genres de films variés mais principalement de l’action (86%), de l’horreur (77%) et de la comédie (73%). Et, ils sont 86% à être satisfaits de leurs expériences au cinéma. À relativiser avec une baisse de fréquentation des salles obscures de 32,5 % par rapport à 2016 (-12,0 % pour l’ensemble des Français) sur cette même tranche d’âge. En cause, sans surprise, l’augmentation du temps passé sur les réseaux sociaux et la puissances des plateformes : ils représentent 60 % du temps passé sur internet des 15-24 ans en 2320, contre un quart en 2018.

Les tendances 

Côtés tendances, deux semblent largement émerger : la culture américaine et la digitalisation. L’hégémonie culturelle du cinéma américain apporte une banalisation des cinémas multisalles, de l’innovation technologique continue (image et son) et a notamment comme conséquences de donner de plus d’importance à la dimension consumériste et spectaculaire du cinéma. Quand la digitalisation favorise, à contrario du cinéma, une consommation quasi-permanente de contenus, une adaptation des contenus au temps disponible, et fait émerger une certaine « Sériephilie » (immersion au long cours et quotidienne dans les univers narratifs des séries), voire même qui crée chez certains une baisse de l’attention et instaure une distance aux formats longs et trop exigeants (une forme de décrochage, qui n’est cependant pas généralisée).

Les freins 

Enfin, l’étude met en exergue 3 freins principaux à la fréquentation des jeunes des salles obscures : des freins exogènes (d’autres sorties, le manque de temps, l’esprit casanier…), des freins liés à l’offre de films – qui, du fait de son abondance, constitue rarement un frein en soi ; et des freins liés aux salles (prix, affluence, propreté, sécurité…). L’élément « pouvoir d’achat » est également à prendre en compte avec un sentiment de pessimisme (52%) et que le « plus dur reste à venir » (56%). Près de 60% d’entre eux profitent de remises et 65% ont déjà utilisé le Pass Culture pour aller au cinéma. Dernier point positif : 54% pensent qu’ils iront davantage au cinéma dans quelques années.

*Méthodologie : étude auprès des 15-24 ans comportant un volet qualitatif en 3 étapes (34 entretiens individuels en visio auprès de 17 jeunes âgés de 15-18 ans et 17 âgés de 19-24 ans – 14 habitués, 14 occasionnels et 6 non-spectateurs) ; 28 missions « expérience cinématographique » ; 4 mini-groupes de 2h en visio auprès des mêmes participants) et un volet quantitatif sur un mode de recueil et de mesure online sur panel via questionnaires sur un échantillon représentatif des 15-24 ans en France métropolitaine (hors Corse) de 2 508 interviews.

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