Télérama vise plus de 100 000 abonnés numériques à 5 ans

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Nous voulons « marcher sur deux jambes, pas sacrifier le print ». La directrice de la rédaction de Télérama Fabienne Pascaud, présentait vendredi la « petite révolution » du titre du groupe Le Monde. Celui-ci met en effet à disposition du public, depuis le 5 avril, une toute nouvelle application alliée à de nouvelles ambitions numériques qui n’avancent pas masquées. « A 5 ans, nous visons plus de 100 000 abonnés exclusifs numériques », assure la nouvelle présidente du groupe Télérama Catherine Sueur, sans indiquer d’où il part. Pour ce faire, l’hebdo n’a pas lésiné et a sorti le carnet de chèque pour injecter 2 millions d’euros dans les différents développements technologiques du projet. Dans cette « première étape », souligne Mme Sueur, la nouvelle appli de Télérama se consacrera aux « écrans » (TV + plateformes délinéarisées type Netflix, YouTube, Amazon Prime Vidéo…) avant d’envisager, à termes, de traiter les autres terrains de jeu du titre : radio, littérature, expos… Afin de muscler la nouvelle offre qui a en ligne de mire les 30-45 ans, alors que l’âge moyen du lecteur de Télérama est de plus de 50 ans, les rédactions des services Télévision et Cinéma ont été « mariés », indique Mme Pascaud, pour devenir un grand service Écrans sous la houlette de Samuel Douhaire et de 4 chefs de service.

Une nouvelle cible : en terre inconnue…

Et pour séduire cette nouvelle cible pour Télérama, la rédaction a dû revoir ses usages et son approche en scrutant à la loupe « ce qui pourrait lui plaire », souligne la directrice de la rédaction. Dans les faits, l’appli bénéficiera d’une sélection « faite à la main, comme à la maison », assurée « sans algorithme » revendique M. Douhaire, qui concède un énorme travail en interne. Ce sont ainsi 10 programmes par jour qui seront mis en avant avec « la plus grande variété possible ». Une sélection qui devrait s’établir autour d’un contenu linéaire TV gratuit, un contenu délinéarisé, du replay, des séries, YouTube… puis par 2 films offerts aux abonnés dans le cadre de partenariats établis avec les plateformes Canal+ VOD, Mubi, Tënk, Bref et, à venir, ecinema.com ou encore Spicee et Cinéthèque. Au final, 300 films par an, tout de même…  Pour accéder à cette nouvelle offre, les abonnés devront débourser 1€ le premier mois puis 6,90€. Ils auront ainsi accès, outre la sélection et les films offerts, à tous les articles, newsletters et critiques (films, série, documentaire, magazine, émission TV, film en salle…), au magazine Télérama en version numérique dès le mardi soir et à des avantages et réductions sur des événements culturels. Un virage pour Télérama dans sa stratégie numérique puisque le titre proposait jusqu’à présent gratuitement l’intégralité des critiques. Avec cette nouvelle approche, 30% de ses contenus en ligne seront désormais réservés aux abonnés, contre 10% auparavant. « Nous sommes dans la conquête », assène Catherine Sueur, soulignant que c’est également par « l’audience gratuite que l’on va aussi recruter » de nouveaux lecteurs numériques.

Une campagne

La sortie de la nouvelle application est relayée par une campagne à « 95% numérique ». D’un montant de 200 000 euros, elle mise sur « la collision des genres et l’émotion provoquée ». Elle sera notamment visible sur le site de Télérama et ceux du groupe Le Monde, sur des sites cinéma, TV, Entertainement et Lifestyle ainsi que sur les réseaux sociaux que ce soit en organique ou en sponsoring Facebook.

Télérama affiche une Diffusion France payée (DFP) 2018 en recul de 4,25% vs 2017, à 496 994 exemplaires (source ACPM-OJD) pour 4 millions de VU/mois (source Médiamétrie). En 2018, le groupe Télérama enregistre un chiffre d’affaires de 68 millions € pour un résultat d’exploitation de « plus de 10 millions d’euros », indique Catherine Sueur.

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