Vers la création d’un laboratoire pour la protection de l’enfance en ligne
Emmanuel Macron a lancé jeudi à Paris un "laboratoire pour la protection de l'enfance en ligne", réunissant plateformes, ONG et régulateurs, afin de parer à l'exposition croissante des mineurs à la pornographie sur internet, au cyberharcèlement ou à la violence.
Le président français avait lancé il y a un an, lors du Forum annuel de Paris sur la paix, un appel pour la protection de l'enfance en ligne. À l'occasion de la nouvelle édition de ce Forum, il a convié à l'Elysée des organisations non gouvernementales ainsi que des représentants des grandes plateformes numériques et moteurs de recherche (Meta, Microsoft, Google, TikTok...) pour le lancement de ce "Children Online Protection Lab". Le président argentin Alberto Fernandez et son homologue estonien Alar Karis ont participé également au lancement de cette initiative. "L'espace numérique ne peut pas être un lieu de non-droit. C'est le combat qu'on a mené contre le terrorisme, qu'on mène contre les discours de haine en ligne. C'est ce qu'on doit poursuivre au niveau de la protection de nos enfants", a lancé Emmanuel Macron au début de la table ronde.
Ce laboratoire, qui est une "alliance entre "régulateurs, ONG, plateformes numériques et monde académique", doit identifier les "bonnes façons de réguler (le problème) et de mieux protéger nos enfants en ligne", a noté le chef de l'État, au côté de son épouse Brigitte, également mobilisée sur ce sujet. Il devra déterminer "comment vérifier l'âge des internautes, reconnaître les mineurs et bien les protéger", dans le respect de la vie privée et de la protection des données personnelles, a-t-il détaillé. Il devra se pencher notamment sur "le problème diffus et de plus en plus prégnant du harcèlement et des violences personnelles en ligne", a-t-il ajouté. Il faudra aussi voir comment agir "vite et de manière coordonnée entre les multiples plateformes numériques pour retirer les contenus pédopornographiques ou intimes qui ont été diffusés sans le consentement des mineurs et de leur famille".
Cette initiative se veut calquée sur l'Appel de Christchurch contre l'extrémisme violent en ligne, lancé par la Nouvelle-Zélande et la France après la tuerie de 2019 qui avait fait 51 morts dans deux mosquées de cette localité néo-zélandaise. Les images prises par l'auteur de la tuerie étaient alors restées accessibles en ligne pendant plusieurs heures. L'appel a contribué à réformer le Forum mondial d'internet contre le terrorisme (GIFCT), afin d'accélérer le retrait des images en cas de crise.