Cannes Lions 2024 : “Contrairement aux GAFAM, nous donnons le pouvoir aux marques ” (Sébastien Borget - The Sandbox)

Le cofondateur de The Sandbox revient sur l'évolution de la plateforme

Sur son yacht, Partouche a dénoté des agences et adtech habituellement présentes sur les Cannes Lions. Présentant son initiative Multiverse, ainsi que sa communauté NFT “Joker Club”, le casinotier a été un des rares à parler des sujets Web3 sur cette 71ème édition, invitant de nombreux acteurs de l’écosystème. L’occasion d’y croiser Sébastien Borget, cofondateur de The Sandbox, qui revient sur l’actualité de la plateforme qui a récemment levé 20 millions d’euros et lancé sa DAO.

CB News : Pourquoi cette présence aux Cannes Lions ? 

Sébastien Borget : J’ai été invité par Partouche, qui a lancé une nouvelle expérience en avril dernier sur la plateforme. Comme j’ai pu l'expliquer sur le panel, il s’agit d’une nouvelle manière d’engager la communauté du Joker Club, en misant sur la gamification, pas le gambling.

C’est tout l’intérêt de The Sandbox pour les marques qui cherchent à créer des expériences novatrices pour leurs clients. 

CB News : The Sandbox a eu une actualité chargée ces dernières semaines, entre une levée de fonds et le lancement d’une DAO. Où en êtes-vous du développement de la plateforme ?

Sébastien Borget : Nous avons en effet levé 20 millions de dollars auprès de nos partenaires historiques, mais aussi d’acteurs comme LG Tech Venture, qui est le fonds de LG. Ce n’est pas rien, et cela montre tout l’intérêt que portent ces acteurs aux développements d’environnements immersifs comme The Sandbox, mais aussi Fortnite et Roblox, qui continuent à évangéliser le marché.

Cette levée nous valorise à plus d’un milliard de dollars, ce qui fait de nous une licorne. Nous avons aussi passé la barre des 5,6 millions d’utilisateurs enregistrés via leur wallet, ainsi que celle des 1000 expériences proposées actuellement par les marques à ces utilisateurs, l’une des dernières en date étant celle lancée par Amorepacific.

CB News : Combien d’utilisateurs sont actifs sur la plateforme ? 

Sébastien Borget : Nous avons 330 000 utilisateurs actifs, dont 100 000 sont actifs tous les mois. Il n’y a pas que des joueurs, puisque nous comptons aussi des créateurs qui développent des expériences ou des objets sur la plateforme, ou encore des gens qui participent aux décisions de la DAO. 

CB News : Quel est l’objet de cette DAO ? 

Sébastien Borget : Le lancement de la DAO s’inscrit dans notre volonté de supporter les créateurs de contenus et de leur permettre de posséder, partager et monétiser leurs créations auprès du plus grand nombre grâce à la blockchain. Nous avons lancé en 2020 le SAND, notre cryptomonnaie qui permet d’acheter et vendre ces créations sur notre marketplace, ou encore d’acheter des LAND, qui sont les espaces virtuels sur lesquels il est possible de développer des expériences, et dont la possession est assurée par un NFT. 

Désormais, cette DAO va apporter un niveau de gouvernance supplémentaire, qui assure une plus grande persistance et une plus grande autonomie à la plateforme. Elle est dotée d’un budget annuel de 25 millions de SAND, soit entre 10 et 12 millions de dollars selon l’évolution actuelle de son cours. 

Les possesseurs de LAND et de SAND pourront proposer et approuver des résolutions concernant l’utilisation de ce budget, le déploiement du SAND sur de nouvelles blockchains, ou le développement de la plateforme, comme la mise en place de nouvelles fonctionnalités ou l’évolution du gameplay. Ils pourront aussi soutenir des communautés de créateurs, des initiatives RSE… 

C’est tout l’intérêt de cette DAO par rapport à Fortnite ou Roblox : elle donne le pouvoir aux communautés qui font vivre The Sandbox, tandis que la blockchain assure la transparence des votes ou de l’utilisation des fonds. 

CB News : Parmi les possesseurs de LAND, vous comptez notamment des entreprises comme Ubisoft, AXA, Casino, Carrefour et Havas. Comment vont-elles participer à la DAO ? 

Sébastien Borget : Nous n’avons pas encore eu l’occasion d’échanger avec tous les acteurs concernés. Nous comptons 27 000 possesseurs de LAND et 250 000 détenteurs de SAND. Chaque LAND donne droit à 4500 votes, et chaque SAND à un vote.

Nous voulons ainsi assurer un certain équilibre, et éviter une concentration des droits de vote. Les marques que vous citez possèdent souvent des espaces de 6x6 LAND, voire 24x24 LAND pour Ubisoft. Elles ont donc un poids considérable. Encore faut-il qu’elles le comprennent !

Car je rappelle que l’intérêt pour les marques qui sont sur la plateforme est de pouvoir engager leurs audiences via des expériences issues du Web3, sans avoir à écrire une seule ligne de smart contract. Contrairement aux plateformes des GAFAM, nous donnons le pouvoir aux marques grâce à la DAO.

Elles ne se contentent pas de payer pour faire de la publicité, sans être les propriétaires de leurs assets ou de leurs données. Par ailleurs, elles auront aussi la possibilité de déléguer leurs votes aux possesseurs de leur NFT, ce qui offre encore de nouveaux leviers d’engagements. 

CB News : Avez-vous profité de l’invitation de Partouche pour rencontrer de potentiels partenaires ?

Sébastien Borget : Je ne suis pas en charge du business development, et il serait trop tôt pour parler des nouveaux partenaires qui vont nous rejoindre lors de la prochaine saison.

CB News : Pour quand est prévue cette fameuse Saison 4 ?

Sébastien Borget : Nous aurons l’occasion d’en dire plus d’ici à la fin de l’été, pendant ou après les Jeux…

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