Philippe Pinel et Frederick Lung (Romance) "quand on aide les gens, ça finit toujours par se savoir"
Voilà nous y sommes...Dans la quatrième semaine de confinement. C'est difficile. CB News a une chance. Celle de continuer d'informer. Nous poursuivons notre série d'interviews, débutée le 17 mars, avec aujourd'hui le témoignage de Philippe Pinel et Frederick Lung, directeurs de création chez Romance.
1) Comment allez-vous à l’agence ? Et particulièrement à la création…
Philippe Pinel et Frederick Lung : étonnamment bien. Le fait d’être « physiquement ensemble » nous manque évidemment, mais nous nous sommes surpris à très vite nous adapter à cette nouvelle façon de travailler. On a même parfois l’impression d’être plus efficaces…Mais c’est peut-être parce qu’on papote beaucoup et qu’on fait beaucoup de blagues en temps normal.
2) Avez-vous une bonne nouvelle à partager ? De la part d'un de vos clients par exemple ?
Philippe Pinel et Frederick Lung : la bonne nouvelle, c’est qu’on ne s’ennuie pas. Nos clients ont plus que jamais besoin d’être accompagnés. Que ce soit pour gérer le « pendant » ou anticiper « l’après ». Pour leur être pleinement dédiés, Romance a d’ailleurs décidé de ne pas participer à de nouvelles compétitions pendant toute la durée du confinement, nous continuons néanmoins les pitches que nous avions commencés avant. Nous sommes un peu schizophrènes ces temps-ci : le ton est sérieux et responsable sur nos clients comme Intermarché qui joue un rôle majeur dans cette épreuve. Il l’est beaucoup moins sur les campagnes que nous allons bientôt sortir comme pour l’Association de Promotion de la VOD - dont les studios Warner font partie - que l’agence vient de gagner. Une chose est sûre : on aura bien besoin de rigoler après tout ça.
3) Déboussolées, les marques recommencent à prendre la parole : qu'avez-vous noté de particulièrement créatif ? Chez vous, à l'agence, et ailleurs ?
Philippe Pinel et Frederick Lung : pour les marques, le risque de céder à l’opportunisme est important et on voit que beaucoup y succombent. Le retour de bâton sur les réseaux ne se fait pas attendre. Néanmoins, les initiatives sincères et réellement empathiques ne manquent pas non plus. L’heure n’est pas à la démonstration de créativité, mais plutôt à se poser la question de comment les marques peuvent utiliser leurs ressources pour se mettre au service des gens. Chanel ou LVMH l’ont bien montré. Ou Canal et Pornhub, dans un autre genre. De notre côté, nous accompagnons Decathlon et Intermarché, et promis on ne dit pas ça parce que ce sont nos clients, mais la manière dont ils font passer l’utilité de leurs actions avant le bénéfice business fait plaisir à voir. Les actes concrets sont la meilleure des communications aujourd’hui, peut-être la seule possible : quand on aide les gens, ça finit toujours par se savoir.
4) Si vous deviez expliquer en une phrase/un dessin cette situation à un martien dans quelques années, ce serait ....
Philippe Pinel et Frederick Lung : le moment où on a compris toute la valeur d’un simple apéro avec des copains.