Cannes Lions #70 : Luc Wise (The Good Company) - juré Health and Wellness
Première journée de palmarès, dernier jour de labeur pour les jurés de la catégorie Health and Wellness pour ce Cannes Lions 2023. Nous avons croisé Luc Wise au sein du Palais des Festivals, il nous raconte sa vie de juré au cœur de cette 70ème édition.
CB NEWS : Quelles sont vos impressions sur cette nouvelle édition des Cannes Lions ?
Luc Wise : J’avais déjà été juré à Cannes il y a une dizaine d’années dans la catégorie Creative Effectiveness à une époque où les Cannes Lions décernaient des prix purement créatifs. La différence aujourd’hui c’est que le festival a évolué en intégrant l’importance de l’efficacité publicitaire dans ses palmarès. Autre différence, il y a aujourd’hui beaucoup plus de catégories différentes, ce qui s’explique pour des raisons de business -plus il y a de catégories, plus le festival gagne d’argent- mais cela reflète aussi les réalités du marché : avec la multiplication des médias et canaux de diffusion il y a mécaniquement de plus en plus de catégories.
CB NEWS : Et sur la trépidante vie de juré ?
Luc Wise : Quand il faut visionner et juger près de 1 300 cas au départ, puis environ 150 travaux shortlistés, c’est sûr que c’est une expérience éprouvante, qui mobilise beaucoup de temps et d’implication, mais quand on aime ce métier, ce n’est que du bonheur ! C’est une chance inouïe et une reconnaissance d’être choisi pour être juré à Cannes. Pour moi ce festival professionnel est l’équivalent des Oscar. Cela n’arrive en général que deux à trois fois dans une carrière d’être désigné comme juré. Cannes reste le festival le plus connu et le plus international du monde pour notre secteur.
CB NEWS : Quelles sont les tendances et particularités de la catégorie Health and Wellness cette année ?
Luc Wise : Le mot clé de cette catégorie c’est clairement la diversité. Diversité de cultures et de participants au festival en général, mais j’étais juré dans cette catégorie avec des gens de tous les pays et continents : Etats Unis, Brésil, Inde, Argentine, Pacifique, Asie, Europe de l’Est, Afrique, etc… Diversité de profils des jurés aussi depuis les grands patrons d’agences, en passant par des créatifs, des commerciaux, des planneurs ou même des annonceurs. Ou encore diversité de supports : films TV, affichage, applications mobiles, craft, entertainement, etc. Diversité des cibles auxquelles sont destinés tous ces messages et ces campagnes, et diversité des sujets : santé en entreprise, bien-être et environnement, sexualité, anorexie, harcèlement scolaire, etc.
CB NEWS : Que pensez-vous du palmarès et des 37 lions décernés ?
Luc Wise : La campagne néo-zélandaise qui a reçu le Grand Prix est très maligne et joue sur les personnages morts dans les séries TV pour promouvoir une assurance vie, c’est drôle pour un produit qui ne l’est pas toujours. Je suis heureux pour certains pays comme le Nigéria qui reçoivent pour la première fois des lions. J’ai bien évidemment défendu les campagnes Françaises (Havas Paris pour la Fondation Anne de Gaulle ou Publicis pour Working with cancer). Et évidemment je suis très fier et content pour les équipes de The Good Company que notre jeune agence indépendante ait décroché deux lions d’argent après seulement 4 ans ½ d’existence sur le marché.
CB NEWS : Faire partie du jury permet enfin aux « petites » agences indépendantes de se faire connaître ?
Luc Wise : Oui, de se faire connaître des grands annonceurs également membres du jury, mais aussi du marché, de nos pairs et des grandes agences. Mais c’est surtout un bon moyen de prôner nos valeurs et nos engagements, d’expliquer par exemple que nous sommes labellisés B Corp, que nous sommes une entreprise à mission ou que nous avons un mode de gouvernance atypique… Je pense que c’est notre rôle et notre responsabilité de juré de faire passer certains messages qui peuvent permettre au secteur d’évoluer et d’entamer sa transition.