Le "Best of " post Cannes Lions de Sébastien Partika (Orès)

La 70e édition du festival des Cannes Lions s'est achevée il y a un peu moins de deux semaines. Un moment fort pour la France, qui conserve sa quatrième place de pays le plus créatif au monde.  Sébastien Partika, le directeur de la création d'Orès (et ancien de Buzzman), revient sur cette édition en nous livrant les claques et les grandes idées qui l'ont éclaboussé. Bref, voici son "Best of Cannes". Commenté bien-sûr.

PedidosYa - World Cup Delivery (Mobile Grand Prix)  

Sébastien Partika : Croyez bien que j’aurais préféré que la Coupe reste chez nous et que PedidosYa n’ai jamais pu réaliser cette opération, mais il faut rendre à César ce qui appartient à Messi et avouer que c’est un cas qui mérite bien un Grand Prix. C’est simple et c’est généreux, la définition même d’une grande idée. 

CALM – The Last Photo (Film Grand Prix)

Sébastien Partika : La question de savoir si faire de la pub pour une association c’est encore faire de la pub. Une question qui revient régulièrement à chaque festival publicitaire. Pourtant, s’il y a bien des causes qui valent la peine qu’on les fasse connaître au monde, c’est bien celles qui s’efforcent de rendre la vie meilleure… Et même si dans le cas présent, il s’agit de nous sensibiliser à la tragédie du suicide. Ce film à l’insight puissant et à l’exécution en retenue et pudeur est une véritable claque au cœur qu’on ne peut plus jamais oublier. 

IKEA – Second Best (Film Gold)

Sébastien Partika : Les marques sont partout. Elles sont en « mission » pour changer notre quotidien. Elles sont de tous les combats, de toutes les conversations...Parfois jusqu’à l’overdose. La vérité et l’honnêteté de cette campagne qui tranche avec les discours parfois trop hauts parviennent à rendre plus acceptable l’omniprésence de cette marque dans nos vies, rappelant qu’être numéro 2 est ce qu’on peut souhaiter de mieux à quelque chose de non-essentiel. La campagne print (visible ici) a aussi été primée d’un Silver.

Skittles – Apologize the rainbow (Film Silver)

Sébastien Partika : Pour plaire, il faut savoir écouter ses clients c’est bien connu. Les retours d’expérience, les feedbacks et autres commentaires en ligne sont autant d’indices qu’une marque doit surveiller de près. Et comme il n’est jamais trop tard pour s’améliorer, c’est ce qu’a entreprit Skitlles en s’excusant auprès de ses consommateurs d’avoir changé le goût des Skittles verts, après 9 ans à s’en être tapé les bonbons. C’est con et ironique à souhait comme seul Skittles en a le secret. Malheureusement une tonalité trop rare dans le paysage pub français. 

Enterogermina - Ready Player Mom (Bronze)

Sébastien Partika : Frustrée de ne pas pouvoir faire des contenus aussi captivants que des jeux vidéos, l’industrie de la pub s’amuse à les hacker depuis longtemps avec plus ou moins de légitimité. Alors, quand on a le droit à quelque chose d’un peu plus original qu’une énième map de Fortnite et qu’en plus c’est pour de la pharma à priori « chiante », on se réjouit de se dire que les partenariats gamers n’en sont qu’aux prémices. Pour le plaisir de se dire que ta mère et Lara Croft ont un point commun.

Adidas – The Original Impossible (Film Bronze)

Sébastien Partika : Les films manifestes, on pensait qu’on les avait tous vus et puis on a eu celui-ci. Rien de jamais vu, pas d’influencer ou de technologie effrayante, mais de la bonne vieille pub comme on aimerait en voir plus souvent. La différence entre un bon film et un très bon film, c’est ni les VFX, ni la musique du moment, ce qui fait vraiment la différence c’est le bouclage.

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