Stéphane Delaporte (366) : « un impérieux besoin d’avoir accès à de vraies informations »
Deuxième semaine de confinement...CB News poursuit sa série d'interviews de professionnels de la filière communication, initiée mardi 17 mars. Stéphane Delaporte, directeur général de 366, la régie nationale de la PQR, s'est prêté à l'exercice.
Le confinement s'est généralisé ...Comment faîtes-vous face avec la régie ?
Nous avons dès le16 mars entériné un plan de télétravail à 100% de la régie. Paradoxalement nous étions déjà bien rodés avec la période de grèves de décembre. Ce plan s’est donc monté très rapidement et sans difficultés particulières. L’ensemble des collaborateurs est équipé comme il se doit, y compris le trafic print, qui reste un département très important par rapport au service que nous devons apporter à nos clients (traitement de 57 journaux par campagne nationale). Dans le même temps on constate assez rapidement la limite technique du télétravail quand il s’agit de mettre l’intégralité d’une société sur ce régime. Par exemple, organiser des vidéoconférences à plus d’un certain nombre devient vite pénible à cause de la saturation (normale des réseaux). La régie est en ordre de marche moderato cette limite, et nos clients peuvent nous joindre normalement, nous sommes en capacité de répondre à quasiment toutes les demandes.
Comment réagissent vos clients ? Quels sont vos principales préconisations pour les créations/dispositifs/travaux en cours ?
Après un premier moment assez compréhensible de stupeur générale chez nos clients, comme chez nous les régies, on voit l’extraordinaire réactivité de notre métier. En quelques jours seulement, nous sommes passés du fait de subir cette crise à la créativité, l’adaptation, la recherche de solutions. Notre principale préconisation est liée à ce que nous sommes : encore plus qu’avant cette crise nécessite de la solidarité et des actions de proximité et notre média est là pour répondre et proposer des solutions en ce sens. C’est dans cet esprit que nous avons créé la newsletter quotidienne de 366, « Correspondances Locales », qui, tous les jours, fait la synthèse de toutes les initiatives de la PQR afin de faciliter la vie des populations durent cette période de confinement. Nous avons d’excellents retours de la part de l’écosystème de notre métier sur cette newsletter. Pour être concret, nous avons, avec notre client Intermarché et son agence média, monté la campagne « remerciements » qui est sortie moins d’une semaine après les mesures de confinement décrétées par le gouvernement.
Concernant l'impact financier de cette crise inédite, en mesurez-vous les conséquences ?
Oui et non. Oui sur notre activité immédiate, avec toute une série de reports de campagnes qui va impacter nos revenus court/moyens terme ; non sur l’après crise car personne ne peut prédire ce qui se passera après : reprise forte, peu ou pas de reprise, ou remontée lente et laborieuse ? La date de la reprise est également majeure : si les mesures de confinement sont levées mi-avril nous pouvons espérer une relance rapide. Si le confinement dure jusque mi-mai ce n’est évidemment pas la même chose, ni pour les annonceurs ni pour les Français.
Comment pouvez-vous être "utile" à la société en ce moment ?
C’est la force de notre média, la solidarité de proximité est essentielle, donc toutes les infos sur ce sujet sont vitales pour les populations, mais j’en ai déjà parlé. L’autre point concerne la fiabilité des infos. La production d’infox issue des réseaux sociaux éclate de nouveau au grand jour et plus que jamais nous avons un impérieux besoin d’avoir accès à de vraies informations, c’est par nature et par fonction le rôle de la PQR que de produire des infos d’hyper proximité, contrôlables et fiables.