Hélène Ortola (Disko) « nous sommes tous sur le même bateau »
Deuxième semaine de confinement... CB News poursuit sa série d'interviews de professionnels de la filière communication, initiée mardi 17 mars. Hélène Ortola, directrice générale adjointe de Disko, s'est prêtée à l'exercice. Voici ses réponses.
1) Votre matière première chez Disko est le digital : est-ce plus simple pour vous de réagir face à cette crise sanitaire ?
Hélène Ortola : Il est un peu tôt pour le dire, mais dans les pays mis en quarantaine avant, avec plus de temps passé sur Internet et sur son mobile effectivement, on a observé que le digital était le repli de communication où nous consommons de l’information et du divertissement. En revanche, les agences de communication digitale n’échappent pas aux projets mis en stand by, aux campagnes annulées ou reportées. Nos clients se réorganisent de leur côté sans visibilité sur la suite à donner.
Ce qui est plus « simple » est l’organisation en télétravail des équipes chez Disko qui était déjà dans notre mode collaboratif. Nous avons donc été rapides à mettre en place le travail en confinement, dès lundi nous étions tous opérationnels même si perturbés par ce contexte inédit.
2) Comment réagissent vos clients ? Sentez-vous naître une solidarité entre acteurs dans le secteur ?
Hélène Ortola : Comme dans toute situation compliquée, c’est là que se révèlent les plus beaux élans de solidarité. Nous sommes tous sur le même bateau sans exception et cherchons ensemble des solutions, imaginons des nouveaux moyens de communication, des nouvelles idées de contenus, des messages pour rassurer les clients de nos clients, des services propres à mieux vivre ce confinement. Bref nos liens avec nos clients sont plus resserrés que jamais….
Par exemple, nous maintenons certains workshops clients en les réinventant avec des modes collaboratifs à distance. C’est intense et très formateur de réussir à créer une intelligence et une énergie collective de cette façon. Cela offre des expériences nouvelles et crée des souvenirs avec nos clients et partenaires qui nous rapprochent. C’est aussi un moyen de repenser nos méthodes et de nous re-challenger. Globalement, on observe une grande force d’adaptation et tout le monde contribue à l’effort pour être à la hauteur de la situation.
3) Craignez-vous une forte baisse de chiffre d’affaires à l'issue de la crise ?
Hélène Ortola : Nous mesurons l’impact au fur et à mesure sachant que cette semaine est décisive dans les décisions de nos clients d’annuler ou non certaines actions et plans de communication. Entre report d’activité à cet été et gel de budgets, tous les scénarios sont encore ouverts et possibles. Ce qui est certain, c’est que la situation nous fragilise et nous ne savons pas comment ni les agences ni nos clients sortiront de cette crise sanitaire et économique.
4) Selon vous, comment Disko et le secteur de la communication peuvent être utile à la société dans cette épreuve ?
Hélène Ortola : Le premier rôle de Disko a été de mettre les collaborateurs en sécurité et aujourd’hui de veiller à leur bien-être en permettant d’aménager leur travail dans des conditions particulières : distance, présence d’enfants à la maison, etc. Bienveillance et empathie sont essentiels, et cela vaut aussi pour nos fournisseurs, freelances, prestataires que nous protégerons autant que possible.
Nous essayons de prendre nos décisions de façon responsable et réfléchie, sans panique, en pensant déjà à l’après. Nous restons mobilisés en nous disant que la vie va reprendre son cours et que nous saurons tirer les enseignements de la crise en travaillant, en vivant et en consommant différemment.