Publicis/Omnicom : fusion approuvée par la Commission européenne

La Commission européenne donne son feu vert à la création de POB, nouvel ensemble propulsé numéro 1 mondial de la com formé des numéros deux et trois mondiaux Omnicom et Publicis. Info'Com CGT s'émeut de cette décision et s'inquiète de certaines réorganisations à venir, notamment dans les régies.

Le doute ne planait pas vraiment mais c’est désormais acté : la Commission européenne a donné jeudi son feu vert au projet de fusion des géants français et américain de la publicité Publicis et Omnicom, qui avait été annoncé en juillet 2013 et devrait être conclu au premier semestre. Même si POG devrait devenir le numéro 1 de la publicité au niveau mondial, la Commission a conclu que « l'opération ne poserait aucun problème de concurrence ». Explications ? le communiqué publié à Bruxelles estime que « le fait que les marchés fonctionnent par appels d'offres, la présence d'autres concurrents importants, les barrières relativement faibles à l'entrée sur le marché et le fort contrepouvoir des vendeurs d'espaces médiatiques garantiront des conditions de concurrence équitables sur l'ensemble des marchés en cause à l'issue de la concentration ». Après une étude du marché européen, la Commission pense donc que la pression concurrentielle de groupes comme WPP, Dentsu-Aegis, IPG et Havas, qui seront "en mesure de satisfaire les exigences plus complexes des grands annonceurs à l'échelle mondiale" sera suffisante.La mégastructure POG emploiera 130.000 personnes dans le monde pour un chiffre d'affaires d'une vingtaine de milliards d'euros. La fusion annoncée qui donnera naissance à un "leader mondial de la communication présent partout dans le monde, et dans tous les métiers publicité, marketing et communication numérique" reste encore conditionnée à d'autres autorisations réglementaires, en particulier au titre du contrôle des concentrations en Chine, au visa des autorités de marchés compétentes aux Etats-Unis et en Europe, à l'admission en Bourse des actions de la nouvelle entité et à l'approbation des actionnaires des deux groupes", ont précisé les groupes Publicis et Omnicom dans un communiqué commun.

La réaction des syndicats

Info’Com-CGT prend acte de cette décision et « regrette que la Commission ait privilégié exclusivement l’aspect économique et concurrentiel de l’opération, niant son impact et ses conséquences sociales pourtant manifestes. ». Le tout dans un contexte où, selon le syndicat, « certaines réorganisations commencent à se préciser -cession des parts de la régie publicitaire d’Europe 1, fusion de Wam avec Mundocom, désengagement à venir dans d’autres régies publicitaires », le dialogue et les négociations entre la direction et les syndicats sont prépondérants. « Promu 1er groupe de communication mondial, nous demandons donc à Publicis Omnicom Group d’adopter une charte éthique s’appliquant à tous ses dirigeants et ses collaborateurs. Cette charte doit reconnaître des principes fondamentaux : la conformité aux lois et réglementations des pays en vigueur, l’intégrité, la loyauté, l’honnêteté, le respect d’autrui et la non-évasion fiscale. Elle doit affirmer des valeurs déontologiques, d’exigence, d’engagement, de cohésion mais aussi assurer la mise en place d’un management responsable, bannir le dumping social et apporter des garanties aux annonceurs sur l’indépendance et l’étanchéité des réseaux d’agences afin de prévenir les conflits d’intérêts. » réclame le syndicat.

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