Emmanuelle Pelloux (Revolvr): “Nous avons été aux prémices de l'influence marketing et l'avons propulsée”

CB News : Revolvr s’est agrandie, vous êtes désormais 17 personnes au sein de l’agence. Et Ce n’est qu’un début ?

Emmanuelle Pelloux : Non, ce n’est pas dans notre culture d’entreprise. Nous sommes véritablement sur du bespoke*. Ce modèle-là ne peut pas fonctionner dans une expansion par rapport au nombre de personnes. Il y aura une évolution chez Revolvr certes, mais le but n’est pas que nous devenions une agence composée de 80 personnes d'ici demain. Cela fait 13 ans que nous existons : si nous l'avions voulu, cela aurait été le cas il y a bien longtemps. La croissance de l’agence se fera à notre image.

CB News : Vous dites que ces dernières années, les recommandations de Revolvr ont évolué de “stratégies d'influence” à “stratégies de contenus”, qu’est-ce qui a motivé ce changement ?

Emmanuelle Pelloux : C’était une suite logique pour nous - nous cherchons toujours à nous dépasser et à ne pas nous contenter du “basic”. Nous avons été aux prémices de l'influence marketing, nous avons suivi son évolution et l'avons propulsée. Finalement, cela s’est fait de manière très naturelle par rapport au marché qui était en train de se professionnaliser. Une structure comme la nôtre a contribué, à l’échelle française tout du moins, à la professionnalisation du secteur. Notre cœur du métier est de rendre désirable les marques, de créer de l’attractivité à coup de dispositifs tout en ne se fixant pas de limites - à part nos propres idées.

CB News : Vous êtes indépendants, ce n’est pas toujours facile… Est-ce que votre développement peut se faire seul ?

Emmanuelle Pelloux : C’est sûr qu’avec un investisseur, l’accélération serait plus conséquente… mais c’est le prix de la liberté !

CB News : Avez-vous des projets en cours ? 

Emmanuelle Pelloux : Nous venons de changer nos bureaux, au 48 rue Lafayette (Paris), et nous sommes en train de préparer l’ouverture d’un café pour la mi-juin, avec une offre autour du collagène qui s’appellera “le 48”. Ce lieu hybride situé au sein de l’agence rassemblera le réseau d’annonceurs et d’influenceurs que nous avons mené depuis plus de 13 ans. Nous organiserons des masterclasses et des tables-rondes qui auront du sens, axées sur le bien-être dans le corps et dans la tête - il sera d’ailleurs ouvert au grand public.

CB News : Vous faites généralement collaborer marques et influenceurs, le contexte n’est pas formidablement favorable avec des influenceurs pointés du doigt… Comment être totalement “clean” sur ces sujets ? Est-ce un vrai questionnement pour vous ?

Emmanuelle Pelloux : Pour le coup, nous ne sommes absolument pas concernés par cela. Nous avons toujours pris en compte les considérations qui sont en train d’apparaître côté influence. Nous regardons toujours de très près comment est-ce que cela se passe côté ARPP pour avoir un maximum de sécurité par rapport à la confiance que l’on peut avoir envers les influenceurs. [L’agence ne travaille par ailleurs qu’avec des influenceurs détenant le certificat de l’influence responsable délivré par l’ARPP, ndlr].

CB News : Quelles sont vos ambitions pour Revolvr ? Comment voyez-vous l’agence dans 5 ans, 10 ans ?

Emmanuelle Pelloux : Nous souhaitons continuer sur cette lancée que nous avons mis en place, devenir davantage un acteur référent dans le changement qui s’opère en communication, proposer toujours plus de dispositifs dont nous sommes fiers, et enfin continuer de faire plus de consulting auprès des marques - nous avons une grosse force en ce qui concerne la création d’idées et la mise en place de personnes capables de les porter. 

*Sur mesure, en anglais.