Florence Gachet et Christophe Poisson (et nous) "redémarrer...demain, après demain, après après demain".

 Florence Gachet et Christophe Poison - Agence Et Nous

Bientôt fin de la deuxième semaine (de cinq jours) de confinement… CB News poursuit sa série d’interviews de professionnels de la filière communication, initiée mardi 17 mars dernier. Florence Gachet et Christophe Poisson, dirigeants de l’agence et nous répondent à nos questions.

1) COMMENT RÉAGISSEZ-VOUS FACE À CETTE CRISE SANITAIRE ? POUR VOS SALARIÉS ? VOS PARTENAIRES, NOTAMMENT FREE-LANCES ?

Florence Gachet et Christophe Poisson : bien entendu dans le respect impérieux des mesures et consignes sanitaires. Et plus que jamais l’agilité de l’agence a été précieuse : dès lundi 16 mars à midi, toute l’équipe était sur le pont en télétravail et au plus près de nos clients. Des projets en cours. Mais des futurs aussi. Après quelques jours de ce confinement, l’important a été de maintenir aussi entre nous un « esprit d’agence » plein de joie et de dynamisme. Si les déjeuners, les réunions ou les cafés n’existent plus en vrai, nous les maintenons en vidéo ! Nous ressentons une forte envie de continuer à nous voir et à nous parler « en vrai ». Nous avons adapté notre instagram en mode confinement pour apporter aussi de la bonne humeur et des « good vibes » à nos réseaux.  Ce qui est vrai en interne et vrai aussi avec nos partenaires et freelances.  Dans cette solidarité humaine, il ne faut pas non plus éluder la solidarité financière, en particulier pour ceux qui ont dès aujourd’hui de grosses difficultés de trésorerie.

2) COMMENCEZ-VOUS À EN MESURER L'IMPACT FINANCIER ?

Florence Gachet et Christophe Poisson : des annulations d’événements se sont produits entraînant pour nous un manque à gagner. Certains de nos clients ayant une activité réduite à néant, nous sommes évidemment impactés. C’est une chaine…Mais ce n’est ni le moment de la mesure de l’impact financier, ni le moment des polémiques.  Nous prenons les mesures pour nous assurer de pouvoir tenir dans le temps, car c’est le seul facteur économique qui est vraiment inconnu. Au-delà du confinement, il y a la reprise de l’activité. Comment se fera-t-elle ? Aujourd’hui il s’agit pour nous de faire notre métier de créateur de valeur… sans être un monstre froid. On redécouvre ainsi ce qu’est l’altruisme dans la relation à nos clients. Parler et être entendu : c’est une nécessité et un besoin réciproques.

3) Comment réagissent vos clients ? Reports de campagnes, changement de stratégies de communication ? etc.

Florence Gachet et Christophe Poisson : nous sommes fiers de nos clients. Cette crise fait apparaître des chefs d’entreprises proches et soucieux de leurs équipes sachant au niveau collectif et au niveau individuel mettre en place immédiatement les solutions les plus adaptées. Annoncer un chômage technique à l’ensemble de ses salariés en pleine crise, ça peut être effrayant. Il faut savoir expliquer, rassurer pour l’immédiat et en même temps toujours donner une vision pour l’avenir. Bref, nous voyons agir de réels leaders qui, dans un temps très bref, savent bouleverser les priorités et équilibrer le combat pour la survie de l’entreprise, la bienveillance envers les équipes et la préparation de l’après crise (le jour d’après, les mois prochains et les années prochaines).  Nous sommes fiers aussi des initiatives que nous pouvons accompagner. Un exemple : notre client Pierre Martin Neuhaus, patron de la Distillerie Coquerel connue des bartenders du monde entier, met gratuitement à disposition des pharmacies de sa région l’intégralité de son stock d’alcool à 90° afin de fabriquer des gels pour les hôpitaux locaux.  L’ampleur de la crise voit naître, à cause notamment de la restriction drastique des flux, des initiatives ultra locales.

4) Selon vous, comment pouvez-vous être utile - votre agence et votre secteur - à la société en ce moment ?

Florence Gachet et Christophe Poisson : en restant humains dans cette période de confinement. Car, quand bien même les solutions de travail collaboratif existent, le « vivre ensemble » est ébranlé. Il faut continuer à faire son métier, avec la même exigence et le même professionnalisme mais aussi savoir prendre soin les uns des autres et se réjouir d’ouvrir ses fenêtres à 20h pour applaudir tout le milieu hospitalier.  Il faut savoir aussi aider nos clients: les écouter d’abord, que ce soit sur les sujets professionnels ou parfois personnels, et faire avancer les projets, travailler sur de nouvelles projections et essayer de ne pas perdre les acquis. En proposant de travailler sous un autre angle, sur de nouvelles opportunités même si ça ne se dit pas. Pour nous, y mettre la même créativité et la même envie. Et de l’enthousiasme.  Pour être prêts, le jour d’après. Et nous serons à la hauteur pour redémarrer. Demain, après demain, après après demain.

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