Les “Histoires paralympiques” s’exposent au Panthéon
Le monument historique offre à quelques semaines des Jeux paralympiques une vitrine aux origines de cette compétition.
Au premier regard, une succession de fauteuils roulants de course capte l’attention au sein du Panthéon à Paris. Trois types de fauteuils dédiés aux personnes en situation de handicap (PSH) témoignent de l’entrée progressive de ce public dans l’ère de la performance sportive. Au cœur du monument historique, l’espace dédié à l’exposition “Histoires paralympiques” n’est pas immense, mais la taille ne compte pas toujours. Dans une démarche scientifique appuyée par des photographies, des archives et autres, le Centre des monuments nationaux dévoile l’évolution du paralympisme “de l’intégration sportive à l’inclusion sociale (1948-2024)”. À quelques semaines des Jeux paralympiques (28 août – 8 septembre), elle dévoile les prémices de cette compétition qui restent encore assez méconnues du grand public.
À la tête de cette initiative trois chercheurs : les commissaires Sylvain Ferez maître de conférences HDR à l’université de Montpellier et Anne Marcellini professeure de sociologie du sport et de l’Activité Physique Adaptée de la Faculté des Sciences Sociales et Politiques ainsi que le conseiller scientifique de l'exposition Pierre-Olaf Schut professeur d’histoire du sport à l’université Gustave Eiffel.
Des “Freaks show” aux JO de Rome
Au départ, le sport pour les PSH représente un “mouvement pittoresque, un peu comme les freaks show américains”, cite en exemple Sylvain Ferez. En témoigne les articles des journaux à sensation comme Le Petit Journal et Radar dont certains extraits sont exposés au public. L’acte fondateur vient du neurochirurgien Ludwig Guttmann, un juif allemand qui a trouvé refuge en Angleterre pendant la Seconde Guerre mondiale. Il organise les “Jeux de Stoke Mandeville” à l’intérieur de l’hôpital éponyme pour promouvoir le sport rééducatif parmi d’anciens combattants. En parallèle, un autre mouvement sportif se développe en France autour d’anciens de la Résistance amputés : l’Amicale sportive des mutilés de France (ASMF). Le collectif participe aux “Jeux de Stoke Mandeville” dès 1955. Ces Jeux s’exportent à Rome en 1960, une semaine seulement après les Jeux olympiques d’été. Ils sont réservés aux blessés médullaires en fauteuil roulant avant de progressivement s’ouvrir aux personnes amputées, aveugles, malvoyantes (Jeux de Toronto en 1976), puis les sportifs ayant une infirmité motrice cérébrale (Jeux de New York 1984).
Les Jeux de Londres en 2012 marquent un tournant pour les Jeux paralympiques. Les médias s’en emparent avec le slogan “Rencontrer les superhumains”. La réglementation avec différentes catégories de sports se consolide également au fil du temps. Des podcasts retraçant le parcours des champions paralympiques sont à découvrir au sein de l'exposition. Au début de l’histoire du paralympique, il n’était qu’une centaine de participants, contre désormais près de 4 400 athlètes paralympiques à suivre de près cet été dans la capitale.
Dans un parcours adapté au PSH “Histoires paralympiques” fait partie du programme Olympiade culturelle. Elle se tient du 11 juin au 29 septembre 2024 au Panthéon (Place du Panthéon - 75005). Prix d’entrée : 13 euros sauf cas particuliers. Horaires : de 10h à 18h30.