Le gratin de la tech en vedette à l'investiture de Donald Trump

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(© Darren Halstead, Unsplash)

Jeff Bezos, Tim Cook, Mark Zuckerberg, Sundar Pichai, Elon Musk... Ils étaient dans les premiers rangs assis devant les futurs ministre de président américain.

Les magnats du secteur technologique étaient présents parmi les premiers rangs de la cérémonie d'investiture de Donald Trump à la présidence des États-Unis lundi, un signal inédit de leur proximité avec le nouveau pouvoir qui a fait grincer quelques dents. Le fondateur d'Amazon Jeff Bezos, le patron d'Apple Tim Cook, celui de Meta, Mark Zuckerberg, le directeur général de Google, Sundar Pichai, le co-fondateur de Google Sergey Brin et Elon Musk étaient dans les premiers rangs sous la coupole du Capitole, où se tenait la prestation de serment du nouveau chef de l'État. Image saisissante, tous étaient même assis devant le prochain secrétaire d'État, Marco Rubio, ou la future ministre de la Justice, Pam Bondi, dont les nominations doivent encore être confirmées par le Sénat. "Les milliardaires de la tech sont mieux placés que les propres ministres de Trump", a écrit la sénatrice démocrate du Massachusetts Elizabeth Warren sur X (ex-Twitter). "Tout est dit."

"Gens très riches"

Cette nouvelle aristocratie 2.0 pèse plus de mille milliards de dollars en additionnant les fortunes personnelles de ses membres, sur la base des données du magazine Forbes. La plupart de ces grands patrons faisaient également partie du petit groupe, encore beaucoup plus restreint qu'au Capitole, d'invités à la cérémonie religieuse précédant l'investiture. "Ce sont des gens très riches qui ont, dans les faits, acheté leur place", a commenté Andrew Selepak, professeur à l'université de Floride et spécialisé dans les médias et la technologie. Elon Musk a contribué de sa poche à la campagne de Donald Trump à hauteur de 277 millions de dollars, et s'est vu confier une mission extra-gouvernementale pour couper dans les dépenses publiques. Moins visibles, le patron d'Open AI, Sam Altman et celui du réseau social TikTok Shou Chew, ont également assisté à la cérémonie d'investiture. Le contraste était net avec le premier mandat de Donald Trump, lors duquel les grands noms de la nouvelle économie s'étaient soigneusement tenus à distance.

Lors de la campagne 2016, Mark Zuckerberg s'était même dit inquiet à propos de "voix craintives appelant à construire des murs et mettre à distance des gens qu'elles voient comme différents", en référence à la rhétorique migratoire du candidat Trump. Mais depuis la victoire électorale de ce dernier début novembre, le cofondateur de Facebook s'est rendu plusieurs fois en Floride pour rencontrer le président élu, et Meta a accueilli plusieurs personnalités proches de Donald Trump en son sein. Mark Zuckerberg s'est dit "optimiste" quant au second mandat du promoteur immobilier. "Je pense qu'il veut juste que l'Amérique triomphe", a-t-il dit lors de son interview sur le podcast de l'animateur Joe Rogan.

"Nouvelle ère"

Amazon, Google ou Apple ont tous des contrats de prestation avec le gouvernement, de même que le Blue Origin de Jeff Bezos ou le SpaceX d'Elon Musk, sur lesquels s'appuie fortement la Nasa pour mener son programme spatial. Les géants de la tech pourraient aussi profiter de la politique du gouvernement en matière de régulation, Donald Trump étant partisan d'un cadre limité pour favoriser la croissance. "Félicitations au président Donald Trump et au vice-président JD Vance", a écrit lundi Sundar Pichai sur X (ex-Twitter). "Nous avons hâte de travailler avec vous au lancement d'une nouvelle ère de la technologie et de l'IA (intelligence artificielle) qui bénéficiera à tous les Américains." La tech est devenue centrale pour l'économie américaine, dans l'attente de la possible réindustrialisation du pays promise par Donald Trump. "Tout ce qui pénaliserait ces grosses entreprises technologiques se répercurterait sur les marchés financiers et sur l'économie, ce qui irait contre les intérêts de Trump", fait valoir Andrew Selepak.

Selon l'Association professionnelle de la technologie (CTA), l'écosystème tech pèse plus de 18 millions d'emplois aux Etats-Unis. Lors de sa dernière allocution au pays, le président sortant Joe Biden a mis en garde contre "une oligarchie [qui] prend forme en Amérique" et "menace concrètement [la] démocratie toute entière, [ses] droits et libertés élémentaires". Il a évoqué la montée d'un "complexe technologico-industriel" à l'influence majeure, s'inquiétant "de la dangereuse concentration du pouvoir aux mains de très peu de personnes ultra-riches" et des "conséquences dangereuses si leur pouvoir est laissé sans limites".

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