Les derniers vœux de Roch-Olivier Maistre (Arcom) : “notre main n’a jamais tremblé”
Le président de l’Autorité a fait le bilan de ses six années de mandat.
Roch-Olivier Maistre a livré ses derniers vœux en tant que président de l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom) le 20 janvier. Une foule d’invités était présente en début de soirée pour assister à l’événement au sein du musée Quai Branly - Jacques Chirac. Dans son discours d’une vingtaine de minutes, il a d’abord remercié l’ensemble des personnes avec qui il a travaillé : « comment ne pas repenser à toutes ces figures qui ont jalonné et souvent éclairé mon chemin ? » Arrivé à la tête de l’institution en février 2019, à l’époque le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA), le président estime que « l’Arcom n’est plus un simple gendarme, mais une autorité de régulation moderne, reconnue et respectée en Europe. »
Le régulateur a vu son champ de compétence s’élargir « avec 6 règlements et directives européens, souvent à l’initiative de la France, et une douzaine de lois nationales ». Il a par exemple évoqué la désignation de l’Arcom comme autorité de coordination en France du règlement européen sur les services numériques (DSA). Dernier exemple de cette nouvelle compétence, l'Arcom va saisir la Commission européenne à la suite de plaintes déposées en France contre Elon Musk, accusé de manipuler l'algorithme de recommandations de son réseau social X.
D’autres chantiers ont été évoqués par Roch-Olivier Maistre tels que le déploiement de la radio numérique terrestre (DAB+), l’intégration des plateformes de streaming dans le champ de la régulation (décret SMAD) ou encore la redéfinition du pluralisme (cas CNews...). « Sous le contrôle permanent du juge, notre main n’a jamais tremblé, qu’il s’agisse de protéger au quotidien une liberté publique fondamentale ou de rappeler à ses obligations un éditeur défaillant. »
« La tâche reste immense »
Le président a terminé son discours avec les enjeux à venir de l’Autorité : le respect des libertés, du pluralisme et inspirer la confiance. « J’ai perçu la tentation chez certains de faire jouer à l’Arcom un rôle qui n’est pas et ne doit pas être le sien, celui d’une police de la pensée ou d’un tribunal de l’opinion”, a-t-il mis en garde. À ses auditeurs, il recommande de « veiller plus que jamais à l’honnêteté, à la rigueur et au pluralisme de l’information. Lutter résolument contre les « ingénieurs du chaos », contre la haine en ligne, la désinformation, le complotisme et les ingérences. Donner toute sa place à l’éducation aux médias et à la citoyenneté numérique. La tâche reste immense. »
Des conseils dont doit être familier son successeur Martin Ajdari, présent lors de l'événement. Il prendra officiellement ses fonctions le 2 février.