Loi Pacte. À l’épreuve des faits
Il y a quelques mois, la loi PACTE a posé les bases d’une réflexion sur l’objet et la responsabilité des entreprises, et introduit durablement l’idée que notre raison d’être ne pouvait se résumer au profit. Pour nous tous, acteurs de l’économie, entreprises et entrepreneurs, ce temps de l’épidémie est celui de l’ardente obligation à passer, en la matière, des mots à l’action simple et concrète.
Nous avons, en effet, l’occasion et le devoir de démontrer notre conscience collective de nos responsabilités, et notre capacité de solidarité réelle. Et ce n’est pas, loin s’en faut, l’apanage des grands groupes. Chacun à son échelle peut contribuer Notre objectif commun ne peut pas, aujourd’hui, se résumer à la protection de notre résultat économique à court terme. Il nous faut, avant tout, œuvrer à la sauvegarde de notre écosystème et préserver ainsi son avenir et le nôtre.
Toutes les entreprises petites ou grandes sont en danger. Tous nos partenaires, beaucoup de nos clients, voient leur pérennité menacée.
Nous, groupe BVA, avec nos quelques centaines de collaborateurs, ne faisons pas exception à cette règle. Nous sommes atteints et nous entendons, pourtant, prendre notre part de responsabilités et agir, en cette période, au mieux de l’intérêt collectif.
Il ne s’agit pas ici d’écrire une tribune de plus sur la RSE, moins encore de donner de leçons à qui que ce soit.
Je voudrais simplement partager avec vous, dirigeants d’entreprises de toutes tailles et de tous secteurs, les quelques décisions que nous avons prises immédiatement et qui nous ont semblé de nature à aider chacun, de notre mieux, et à vivre cette crise au plus près de nos valeurs. Il va sans dire que notre première préoccupation a été d’ordre sanitaire. L’arrêt de nos activités de recueil physique d’informations (en magasins, dans les gares et les aéroports, puisque c’est une des bases de nos prestations), puis de notre plateforme téléphonique ont précédé de peu la fermeture de nos bureaux Toulousains, Lyonnais et Parisiens et e passage de tous en télétravail. Mettre nos équipes en sécurité, c’était l’urgence.
1/Nous allons, comme beaucoup, avoir recours aux dispositifs de chômage partiel, mais nous allons maintenir à 100 % le salaire de nos collaborateurs Français quoiqu’il nous en coûte, aussi longtemps que nous le pourrons C’est, bien sûr, une façon de ne pas ajouter à la crise qui pèse déjà sur chacun. C’est, aussi, une façon de maintenir leur pouvoir d’achat et d’espérer, ainsi, contribuer à la relance de la consommation dont nous aurons tous besoin, le moment venu. C’est enfin, un acte de solidarité de l’entreprise vis-à-vis d’eux et une condition de la solidarité entre les équipes.
2/Nous sommes extrêmement attentifs à nos délais de paiement. Nous veillons, bien sûr, comme tous, à notre trésorerie. Mais nous devons aussi aider les plus fragiles (le free-lance, les indépendants, les start-up avec lesquelles nous collaborons) en leur assurant des règlements très rapides, voire des avances. Certains auront des délais de paiements allongés mais on peut leur fournir des instruments comme le billet d’escompte leur permettant un financement bancaire.
Nous allons, en revanche, demander aux fournisseurs les plus solides de nous octroyer des délais de paiement plus long.
3/Nous utiliserons nos compétences et mettons en œuvre notre capacité d’observation et nos analyses. Nous publions, chaque soir depuis le début du confinement, un baromètre du moral des Français. Nous y grefferons, dans les jours à venir, des questions qui aideront plus directement les marques et les employeurs à appréhender cette situation hors du commun et à agir au mieux.
4/Nous nous engageons résolument dans la cocréation des « jours d’après », en y engageant tout notre écosystème et en organisant l’échange avec et entre nos clients. Parce qu’imaginer aujourd’hui comment sortir vite et bien de cette crise, en prenant acte de ce qu’elle aura changé et en accompagnant chacun au mieux, c’est aussi participer à l’effort économique du pays.
5/A notre échelle, encore une fois, nous tentons d’aider ceux qui sont aujourd’hui, essentiels. Notre communauté professionnelle, à l’initiative d’un de nos confrères, a organisé l’achat de masques FFP2 et leur livraison à des professionnels de santé. Nous nous y sommes associés et soutiendrons ainsi l’effort, en région parisienne et à Toulouse, de nos soignants. C’est peu, nous en sommes conscients. Nous allons nous efforcer, dans les jours qui viennent, de trouver d’autres façons d’aider les communautés au sein desquelles nous vivons.
Ce que nous faisons, chacun, chez BVA, nous le faisons avec la conscience aiguë que c’est dans les moments exceptionnels qu’un collectif, un écosystème, doit éprouver et prouver sa résilience. Et sa vérité. Ce que nous vivons ensemble aujourd’hui conditionne ce que nous vivrons demain, dans cet « après » incertain où nous aurons tant besoin les uns des autres.
(Les tribunes publiées sont sous la responsabilité de leurs auteurs et n'engagent pas CB News).