Trois ans après, un bilan "positif" du décret SMAD qui "ne fait pas fuir" les plateformes
L'Arcom et le CNC ont dévoilé dans une étude un bilan "positif" de la directive européenne sur les services de médias audiovisuels à la demande (SMAD), le 26 novembre.
“La régulation ne fait pas fuir les plateformes”, affirme Olivier Henrard, président par intérim du Centre national du cinéma et de l'image animée (CNC), lors d’une conférence dédiée aux services de médias audiovisuels à la demande (SMAD), le 26 novembre au siège de l’Arcom. Le responsable du CNC et le président de l’Arcom, Roch-Olivier Maistre, ont dévoilé un bilan “positif” des 3 ans de l’application de cette directive européenne. L’étude révèle que les dépenses totales déclarées par les trois services, Disney+, Netflix et Prime Video, au titre de leurs obligations d’investissement dans la production depuis 2021 s'élèvent à 866 millions d’euros. Ce montant se répartit entre 703 millions d’euros pour la production audiovisuelle et 163 millions d’euros pour la production cinématographique. Pour la seule année 2023, ceux-ci ont contribué à hauteur de 362 millions d'euros à la production audiovisuelle et cinématographique française, un montant qui se partage entre 283 millions pour la production audiovisuelle et 79 millions pour la production cinématographique. En 2022, première année pleine d'application de ces obligations, la contribution des trois plateformes américaines avait atteint 342 millions d'euros, après 162 millions d'euros en 2021.
Un “apport plus que significatif”, précise lors de la présentation Antoine Boilley, président du groupe de travail "Création et production audiovisuelles, cinématographiques et musicales" de l'Arcom. À ses côtés, Cécile Lacoue, directrice de la direction des études, des statistiques et de la prospective du CNC rappelle qu’au stade de préfinancement, le devis moyen des plateformes se situe dans une tranche haute. Il est de 8,7 millions d’euros contre 4,5 millions d’euros pour l’ensemble des films d’initiative française agréés.
Le président de l’Arcom a insisté : “alors que la directive SMA est de plus en plus souvent attaquée, y compris à l’échelon européen, je crois qu’il est urgent de conforter son héritage.” Du côté du CNC, Olivier Henrard ajoute : “il faut progresser dans le sens de la transparence, dont les ayants droit disposent sur la diffusion de leurs œuvres. Pour l’instant, le bloc de plateformes soumis à ce décret s'agrandit avec l'intégration en 2024 d’Apple TV et de Crunchyroll.
Une dynamique de partenariat
Le bilan dressé par les deux instances met en avant une logique de partenariat entre les plateformes et les acteurs historiques du secteur. À titre d’exemple, près de 83 % des films de ces plateformes sont cofinancés avec au moins un éditeur linéaire. “Seuls 8,6% des 58 films financés par des services étrangers de VàDA (vidéo à la demande) et agréés par le CNC ne bénéficient pas d’apports de chaînes de télévision.”
Le président du CNC affirme que “les plateformes sont des partenaires solides de la création et pour les diffuseurs linéaires”. Il évoque la mise en place de “schémas de coopération” qui ont permis des succès comme Cœurs Noirs (Prime video/France Télévisions), Cat’s eyes (Prime video/TF1), du côté linéaire, et pour la création cinématographique, les récents L’Amour ouf et Monsieur Aznavour cofinancés par Netflix, avec notamment Canal +.