Mediatransports retoque la campagne de pub du livre de Jordan Bardella
Le livre de Jordan Bardella n'aura finalement pas droit à sa campagne de pub dans les gares, au nom du "principe de neutralité" que doivent respecter les affiches dans les gares.
La couverture du livre, qui mêle éléments autobiographiques et réflexions politiques, intitulé "Ce que je cherche", aurait théoriquement dû s'afficher sur près de 500 panneaux publicitaires à partir de la fin novembre dans plusieurs gares de France. "Une campagne d'envergure" selon la régie publicitaire Mediatransports qui a finalement décidé de la censurer. "Tant la SNCF, dans l'exercice de sa mission de service public, que Mediatransports dans l'exploitation publicitaire réalisée dans les gares, doivent respecter le principe de neutralité, notamment politique", a justifié Mediatransports. "La promotion de l'ouvrage d'un homme politique en exercice, président d'un parti, porte atteinte à ce principe de neutralité et ne peut donc être acceptée sur nos espaces", a-t-elle complété. Le président du RN a de son côté exprimé sa "profonde indignation" et demandé à la SNCF "de revenir sur cet acte de censure inadmissible qui met à mal son devoir de neutralité". "En cédant aux intimidations d'une minorité d'activistes radicalisés, la direction de la SNCF commet un dérapage grave", a-t-il dénoncé dans un communiqué. Mi-octobre, l'information de cette campagne avait soulevé une vague d'indignation chez certains syndicats de cheminots et quelques députés LFI. A l'époque, Mediatransports, qui exploite les panneaux publicitaires pour le compte de la RATP et Gares et Connexions (filiale de la SNCF), s'était défendu en arguant ne pas avoir encore connaissance du livre pour lequel la maison d'édition Fayard avait commandé cette campagne de pub.
La régie avait annoncé se réserver le droit de la refuser si le visuel - dont elle n'avait à l'époque pas connaissance - contrevenait à ses règles de neutralité. Lundi, elle a donc jugé que l'affiche - un portrait de Jordan Bardella barré du titre "Ce que je cherche" - ne réunissait pas les conditions nécessaires à sa diffusion. La sortie du livre, qui sera tiré à 155.000 exemplaires, doit s'accompagner d'un intense plan de communication sur les chaînes du groupe Bolloré, également propriétaire de la maison d'édition Fayard.