Automobile : le Mondial des incertitudes
Le Mondial de l'Auto se tient jusqu'au 20 octobre à Paris. Et ce n'est pas la joie.
Aujourd'hui lundi 14 octobre, le Mondial de l'Auto était réservé à la presse. Et aux politiques. Le président de la République en tête. Ce dernier déclarait à la télévision il y a un an "on est attaché à la bagnole, on aime la bagnole. Et moi je l'adore »... Le grand public de cette 90ème édition est, lui, attendu demain mardi 15 et ce jusqu'à dimanche 20 octobre. Les organisateurs comptent sur 500 000 visiteurs...Cette année le Mondial de l’Auto, s’est associé à Google, pionnier des technologies et le BCG, expert du conseil en stratégie, pour un cycle de conférences inédit consacré à l’avenir de l’automobile. Le président a évoqué lors de sa déambulation Porte de Versailles, que l'automobile vivait un "moment difficile". Le secteur est pris en étau entre des ventes de véhicules électriques qui ne sont pas au rendez-vous et les taxes sur le thermique (malus). Les immatriculations sont en baisse de 23,2 % par rapport à 2019. Au troisième trimestre, selon Mobilians (concessionnaires automobiles) les baisses s'établissent à moins 12 % des immatriculations et même de 12,4 % pour les véhicules électriques.
La concurrence chinoise est également une source d'inquiétudes pour le secteur tout entier. Neuf marques chinoises, dont BYD et Leapmotor, ont prévu de dévoiler de nouveaux modèles à Paris, selon le directeur général de l'événement, Serge Gachot. L'Union européenne se prépare à imposer de lourdes taxes douanières sur les véhicules électriques produits en Chine pouvant aller jusqu'à 45% sur les importations de véhicules électriques. Le gouvernement chinois, qui nie toute concurrence déloyale, a prévenu de mesures de rétorsion. Autre point noir au tableau, Bercy a annoncé que la France allait réduire, l'an prochain, l'enveloppe de soutien à l'achat de véhicules électriques. e patron de Stellantis a proposé lundi que le dispositif du "leasing social" soit étendu aux voitures électriques d'occasion. Il a par ailleurs confirmé ne pas vendre "l'une de ses marques aux chinois". La marque chinoise Leapmotor, associée à Stellantis, propose la voiture électrique la moins chère du marché, la petite T03 dont l'assemblage vient de débuter en Pologne. Du côté des autres constructeurs étrangers, le groupe Volkswagen (Audi, Skoda), BMW-Mini et Kia font leur retour après quelques années d'absence. Tesla fait aussi une apparition inattendue pour montrer son énorme SUV Cybertruck, et Cadillac marque son retour en Europe avec d'imposants modèles
électriques.
Renault super star
La marque au losange "joue gros à domicile" précise l'AFP avec ses R4 et R5 électriques. Voiture à tout faire, avec des détails pratiques et une autonomie de 400 kilomètres, la Renault 4 doit compléter l'offre électrique de Renault à destination des classes moyennes, avec la plus petite Renault 5 et la future Twingo.
Si les inquiétudes sont viaces, selon le baromètre du marché publicitaire BUMP, les dépenses du secteur automobile ont augmenté de 20 % en 2023 pour s'établir à 2,75 milliards d’euros. Renault a conservé sa position de premier annonceur. Volkswagen et Fiat ont signé les plus fortes hausses.