Le secteur du recyclage à la peine

recycle

Le secteur du recyclage en France a connu un recul de son activité en 2023, conséquence notamment du ralentissement de l'économie, et prévoit une accentuation de cette tendance pour 2024, a indiqué jeudi sa fédération.

Son chiffre d'affaires a reculé en 2023 de près de 5% à 11,03 milliards d'euros, selon un bilan annuel publié par la Fédération des entreprises du recyclage (Federec). "Il y a l'inflation, des taux d'intérêt qui sont plus importants, il y a la crise économique dans certains secteurs phares de la production industrielle et toute l'actualité géopolitique", a déclaré à l'AFP François Excoffier, président de Federec, qui a également évoqué, pour 2024 les élections, "des périodes de ralentissement économique classiques". Il précise que la baisse des volumes est plus importante que celle du chiffre d'affaires, soutenu par la hausse des cours de certaines matières premières comme le cuivre. En outre, ce recul est à relativiser, selon lui, compte tenu d'un exercice record en 2022, le premier au-dessus des 10 milliards d'euros. Au total, quelque 39 millions de tonnes de matières premières issues du recyclage ont été produites et vendues en 2023 (métaux, bois, papier-carton, verre, plastiques, solvants, déchets du bâtiment...).

Si globalement, la collecte a reculé, les résultats sont hétérogènes, avec des filières en baisse, comme les métaux ferreux (-4%), les papiers-cartons (-5%), les bio-déchets (-3,9%), alors qu'à l'inverse, la collecte a progressé pour les métaux non-ferreux (+2,5%), les textiles (+3%) et le bois (+1%), notamment. Federec note également "le contexte législatif et réglementaire" qui entraîne pour ses adhérents "un alourdissement considérable" des tâches administratives.   Dans le viseur notamment, la loi antigaspillage pour une économie circulaire (Agec), qui vise une réduction des déchets ménagers et a notamment instauré de nouvelles filières à "responsabilité élargie du producteur" (REP) sur le principe du "pollueur-payeur". Malgré cette mauvaise conjoncture, les investissements des entreprises ont progressé de 12% pour atteindre le niveau record de 734 millions d'euros, selon Federec. Quant à l'exercice 2024, il s'annonce "beaucoup plus saignant", selon M. Excoffier. Si, en 2023, le recul de l'activité du secteur n'a pas affecté l'emploi, qui s'est maintenu avec quelque 34.500 personnes (un peu moins de 40.000 en comptant les intérimaires), "pour 2024, on voit les choses de manière beaucoup plus sombre", appuie le président de Federec.

À lire aussi

Filtrer par