La publicité augmente de 25% l’impact carbone du visionnage de vidéo
L’impact total sur le changement climatique des usages audiovisuels en France durant un an (sur l’année 2022) est estimé à 5,6 MtCO2eq. Cet impact est équivalent à environ 33% de l’empreinte carbone totale du numérique en 2020, soit aux émissions de gaz à effet de serre d’un parc de 4 041 073 de véhicules particuliers (considérant en moyenne 12 223 km par véhicule et des émissions moyennes de 112 gCO2eq/km). Ces résultats sont issus d’une étude sur les impacts environnementaux du secteur réalisée par l'Autorité de régulation de la communication audiovisuel et numérique (Arcom), l'Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse (Arcep) et de l'Agence de la transition écologique (ADEME).
Présenté le 7 octobre, le rapport imagine différents scénarios d’usage. “Les scénarios vidéo étudiés ont un impact carbone plus important que les scénarios audio, à l’exception de l’écoute sur autoradio.” Dans le détail, la TV linéaire représente 70 % des usages vidéo et 70 % de leur impact carbone, suivent les plateformes de partage de vidéo et la vidéo à la demande avec respectivement 15% et 12 % de l’empreinte carbone des usages vidéo. “La publicité peut augmenter jusqu’à 25 % l’impact carbone du visionnage de contenus vidéo, en particulier pour les usages en TV de rattrapage”. Du côté audio, la radio hertzienne représente 58 % des usages et 53 % de leur empreinte carbone.
Des pistes pour réduire l’impact carbone
La fabrication des terminaux (smartphone, ordinateur, téléviseur, tablette, poste radio, etc.) et les réseaux sollicités par les usages audiovisuels (FM, DAB+, TNT, IPTV géré, fixe et mobile) sont deux leviers importants pour réduire l’impact environnemental du secteur. L’étude recommande de privilégier des terminaux avec une consommation d’énergie moins importante, des terminaux reconditionnés ou de limiter l’augmentation de la taille des écrans. Elle propose également de favoriser des usages associés à une consommation de données plus faible et de réduire la résolution des contenus visionnés.
“L’ajout de mesures de sobriété dans le scénario Sobriété 2030, telles que la limitation de l'augmentation des usages à la demande, des choix de qualités audio/vidéo plus faibles, une utilisation accrue du réseau fixe devant le réseau mobile pour les usages à la demande et des réseaux broadcast devant les réseaux fixe ou mobile pour les usages linéaires, et des choix de technologies plus « sobres » dans les achats de terminaux, permet d’aboutir à une réduction significative d’un tiers (-33%) de l’impact carbone totale des usages audiovisuels, par rapport à 2022.”