Sud-Ouest : la rédaction dénonce les négociations du plan social « dans l’impasse »
La rédaction du quotidien régional Sud-Ouest, mobilisée depuis mars, a décidé d'une nouvelle grève reconductible jeudi pour dénoncer des négociations "dans l'impasse" autour d'un plan social qui prévoit la suppression de 118 postes, dont une vingtaine de journalistes.
L’actualité "est brûlante et ne pas sortir le journal est un crève-cœur pour la rédaction. Seulement voilà, après six réunions de négociation, le dialogue est dans l'impasse avec la direction. Tant sur les postes à supprimer (ou à sauver) que sur les perspectives pour l'entreprise", écrit mercredi le syndicat SNJ dans un communiqué. Mardi, la rédaction a voté une grève reconductible à 87,3% des 122 votes exprimés après une nouvelle réunion infructueuse avec la direction autour de ce plan de sauvegarde de l'emploi (PSE). Et mercredi en fin d'après-midi, "la poursuite et la reconductibilité de la grève ont été votées à 76,7%", a précisé à l'AFP David Patsouris, délégué SNJ. Le projet de réorganisation dévoilé début mars prévoit un plan de départs volontaires concernant tous les services de l'entreprise, de la rédaction à l'imprimerie, afin de faire face à la baisse des ventes et à la hausse des coûts. Le projet inclut notamment trois fermetures d'agences locales. La rédaction s'était mise en grève une journée au moment de l'annonce de ce plan social, avant de voter mi-mars une motion de défiance contre sa direction à 80% des voix.
Le quotidien Sud-Ouest, qui revendique 212.000 exemplaires par jour dans sept départements de Nouvelle-Aquitaine, emploie 720 salariés dont environ 250 journalistes, selon son site internet. Ce PSE, "quatrième plan social en onze ans" selon le SNJ, est vivement critiqué par le syndicat qui y voit un projet "mortifère", réduisant l'offre rédactionnelle du titre à l'heure où la vente de journaux papier et numérique représente plus de 60% du chiffre d'affaires. "Comment admettre que la rédaction soit concernée à une telle échelle ? La stratégie de l'actionnariat de Sud-Ouest, qui se résume à réduire les coûts à courte échéance, sans donner ni d'horizon ni de sens à la suite, finit par faire déborder le vase", fustige le SNJ, appelant la direction à "reprendre les discussions sur des bases plus réalistes". La Sapeso, société éditrice de Sud-Ouest incluant sa régie, a essuyé en 2021 une perte de 2,35 millions d'euros.