Rodolphe Saadé veut rassurer les collaborateurs d’Altice Media
Rodolphe Saadé, qui va racheter Altice Media, a tenté de rassurer mardi les représentants du personnel sur les emplois et sa volonté de ne pas interférer directement dans le travail des rédactions de BFMTV et RMC, selon des participants.
L'armateur CMA CGM du milliardaire franco-libanais a fait l'annonce surprise vendredi dernier de ce prochain achat, pour 1,55 milliard d'euros en numéraire, à l'homme d'affaires Patrick Drahi dont le groupe est empêtré dans une affaire de corruption et lesté d'une dette colossale. Venu mardi à un CSE (comité social et économique) extraordinaire, M. Saadé a espéré conclure l'opération "au mois de juin, au plus tard mi-juillet", selon des propos rapportés. "On est un groupe qui est une famille", avec des "valeurs très fortes", et "on souhaite que les collaborateurs qui nous rejoignent partagent ces mêmes valeurs", a-t-il ajouté. "Je souhaite que tout le monde reste", a-t-il précisé, en disant son "ambition" pour le groupe et sa volonté d'investir. Une clause de cession sera ouverte début octobre après l'actualité des Jeux olympiques, au minimum légal pour ne pas inciter aux départs.
Le puissant armateur basé à Marseille détient déjà le journal La Tribune et le groupe La Provence (quotidiens régionaux La Provence et Corse Matin). Il s'est dit ouvert à des "rapprochements" ou "complémentarités" entre La Provence et BFM Marseille, ou La Tribune et BFM Business, se montrant attaché à la "rentabilité" mais sans se focaliser sur un objectif précis à atteindre. Questionné en fin de réunion sur la réaction qu'il aurait en cas de Une de ses médias sur un hypothétique scandale concernant CMA CGM, M. Saadé a répondu : "Je ne réagirais pas bien. Et je le ferais savoir". Mais "je n'interviens pas", a-t-il déclaré. Il a souhaité toutefois que les médias du groupe n'aient pas "une attitude agressive vis-à-vis de l'actionnaire", c'est-à-dire son groupe.