Aya Nakamura : « j'aurai un jour ma propre marque de mode »
Cadeau : l'interview d'Aya Nakamura parue dans le dernier Collector Luxe de CB News.
C’est l’artiste francophone la plus écoutée au monde. Six milliards d'écoutes en streaming dont 75% à l'étranger. Une star, une égérie, une personnalité engagée pour l’émancipation des femmes. Nous avons voulu, au moment où on parle encore plus d'elle depuis quelques jours, vous offrir, cette interview d'Aya Nakamura, parue dans le dernier Collector de CB News en décembre dernier.
CB News : Que représente pour vous le luxe ?
Aya Nakamura : C'est un moyen d’expression. Une manière de montrer sa valeur. D’affirmer son caractère aussi. Les femmes ont tout à gagner à faire du luxe leur meilleur allié.
CB News : On vous considère comme « un modèle pour toute une génération ». Qu’est-ce que cela vous inspire ?
Aya Nakamura : Au début de ma carrière, j’étais plutôt sceptique sur cette idée de modèle. Mais c’est une réalité : j’ai de l’influence. Si je permets, grâce à mon travail et à mes engagements, à certaines femmes de s’affirmer, c’est alors une fierté ! Je considère que l’influence doit être utile. Sinon cela ne sert à rien.
CB News : Vous évoquez vos engagements… Quels sont-ils ?
Aya Nakamura : L'émancipation des femmes. C’est mon combat. Ce mois-ci, je me rends au Mali pour rencontrer celles et ceux qui combattent l’excision. Une pratique barbare qui me révolte et qui doit disparaître de la surface de la terre. C’est un exemple. Ce sont toutes les violences envers les femmes que je combats. Si je peux utiliser ma musique et ma notoriété pour elles, je n’hésite jamais.
CB News : Vous aimez la mode : Rabanne, Givenchy, Jacquemus vous habillent... Comment les choisissez-vous ?
Aya Nakamura : Je connais ces créateurs. C’est un feeling personnel réciproque. Ensuite, en fonction de mon agenda, je choisis ce qui me va le mieux. Les créations de Rabanne par exemple sont parfaites pour mes concerts : ça scintille et reflète très bien la lumière. Jacquemus habille très bien mes formes en les mettant en valeur.
CB News : Avez-vous des marques fétiches ?
Aya Nakamura : Il y en a beaucoup ! Je citerai Loewe, Cartier, Balenciaga, Louis Vuitton, Bulgari, Van Cleef & Arpels…
CB News : Avec Balenciaga vous avez créé votre propre collection, vous avez étudié la mode : créer votre marque, vous y pensez ?
Aya Nakamura : Evidemment ! Je suis une artiste et une femme d’affaires. En tant que femme noire qui réussit, je suscite autant d’amour que de haine. Parfois, quand on veut représenter les minorités qui « réussissent », on parle de médecins, d’avocats… Ce n’est pas mon cas ! Moi, j’ai fait des études de modéliste. Je dessine depuis toujours. J’ai beaucoup travaillé et appris avec le studio Balenciaga pour ma collection l’année dernière. Je rencontre des créateurs, des designers… Je prends mon temps. J’avance et je créerai ma marque. Évidemment.
CB News : Comment s’est faite la rencontre avec Lancôme ?
Aya Nakamura : Je vais vous confier un secret… C’est William Edorh, le manager de mon label Warner Music France Label - Rec. 118 [ndlr : et son agence intégrée We Are 360] qui m’a encouragée à rencontrer – à répondre, déjà ! – la direction de la marque. Nous nous sommes rencontrés plusieurs fois. J’ai pris mon temps. Nous nous sommes plu. Mais jamais je n’aurais pu imaginer un tel retentissement. Me voir sur des affiches partout dans le monde… C’est vertigineux. De cette puissance-là, je n’en avais pas vraiment conscience. Plus jeune, je rêvais d’être mannequin ! Mais avec mes formes et mon mètre soixante-seize, je n’y suis pas parvenue. Aujourd’hui je suis égérie, c’est mieux, non ?
CB News : Être égérie d’une grande marque mondiale est également une responsabilité. Quel impact cela a sur votre pratique artistique ?
Aya Nakamura : Je suis chanteuse. Cela n’impacte pas ma pratique artistique. Pour ma carrière à un niveau plus global, c’est un formidable atout. Une expérience incroyable. Comme je vis à mille à l’heure, que je n’ai pas de manager [ndlr : outre celui de son label], je décide seule où je place mon énergie et mon intérêt.
CB News : Votre chaîne YouTube (7,2 millions d'abonnés) a retransmis votre concert acoustique donné au Domaine de la rose à Grasse : comment votre communauté a réagi devant cette performance et ce nouveau rôle d'ambassadrice ?
Aya Nakamura : Elle m’a demandé un album live ! J’ai été très heureuse de chanter au Domaine de la rose. C’est un endroit magnifique.
CB News : Ce numéro du Collector Luxe offre une large place aux relations entre les mondes de l'art et le luxe. Vous êtes une artiste… Qu’est-ce qui vous passionne ?
Aya Nakamura : Sans surprise… la musique. Les musiciens. Les sons. Et la danse. Que j’envisage comme un sport.