Rachida Dati : « accélérer les coopérations entre sociétés » de l’audiovisuel public
Dans le cadre de ses vœux au monde de la culture et de la presse lundi soir, la nouvelle ministre de la Culture Rachida Dati a défendu les médias « premiers concernés » par les bouleversements vécus par les filières culturelles du pays. Pour elle, les médias historiques sont « interrogés », entre concurrence de services extra-européens de médias à la demande, diminution de la durée d’écoute individuelle et vieillissement de l’audience… Dès lors, dans le cadre de ses fonctions, son rôle « est clair : celui de vous accompagner dans ces transformations, tout en veillant sur quelques fondamentaux », a-t-elle indiqué. Afin de répondre à ces enjeux, Mme Dati entend redonner aux Français la confiance envers leurs médias, en s’assurant que ces derniers « conservent les moyens et la volonté de diffuser une information de qualité, notamment pour lutter contre les manipulations de l’information, qui contribuent aux fractures de la société ». Mais il faut également « garantir la diversité des opinions, la diversité de nos territoires au sein des médias », a-t-elle insisté. Dès lors, comment garantir le rôle des médias dans la vitalité de la culture, a-t-elle interrogé. « Je pense à la fois au financement de la création audiovisuelle, qui doit évidemment beaucoup au Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC), mais aussi aux médias eux-mêmes. Ils ont la responsabilité de donner à tous les Français une offre culturelle de qualité », a-t-elle pointé, soulignant au passage que « la seule offre culturelle qui est disponible de la même façon pour 100% des Français, c’est celle qu’apportent les médias. Il faut donc y être attentif ». Sur l’audiovisuel public, la ministre de la Culture « partage » avec le Président de la République « la conviction que nous avons besoin d’un audiovisuel public puissant, qui a un rôle particulier à jouer pour contribuer à la vie démocratique et à la vitalité culturelle de notre pays, au plus près de nos concitoyens ». Dans ce contexte, elle souhaite « encourager et même accélérer les coopérations entre sociétés, pour aller plus loin dans la formulation d’une offre ambitieuse, dans laquelle chacun puisse se retrouver. C’est aussi à cette condition que nous pourrons obtenir un financement pérenne dédié », a-t-elle asséné.
IA : inventer un nouveau cadre éthique
Rachida Dati a par ailleurs dans son discours mis en avant le développement de l’intelligence artificielle (AI). « J’entends les inquiétudes, et je peux même les partager », a-t-elle indiqué, alors que les artistes, les auteurs et tous les acteurs culturels « ont compris, bien mieux que d’autres, tout le potentiel, mais aussi tous les risques, de cette révolution ». Pour elle, il y a « urgence », urgence « à inventer un nouveau cadre éthique, pour que la technologie soit au service de la Culture. Au service de la rémunération des créateurs. Au service de la découverte par tous de la diversité de notre Culture. Au service aussi de développements créatifs inédits ». Le ministère de la Culture lance d’ailleurs un appel à création immersive et Métaverse, avec une dotation « inédite ».