États généraux de l’information : “il nous reste du travail” estiment les présidents de groupe
Les présidents des cinq groupes de travaux des États généraux de l’information (EGI) se sont réunis vendredi pour faire un point d’étape au Conseil Économique Social et Environnemental (Cese). Au lendemain de la nomination de Bruno Patino au poste de président du comité, absent ce jour, les EGI restent “un chantier ambitieux”, selon son délégué général, et directeur général de Reporters sans frontières Christophe Deloire. Ce dernier, ainsi que les cinq présidents de groupe ont insisté : “ il nous reste du travail”. Lancé en automne dernier, le comité a jusqu’à juin pour remettre ses travaux au Gouvernement.
“Nous ne partons pas de rien” a toutefois rappelé la présidente du groupe "souveraineté et lutte contre les ingérences étrangères" Arancha Gonzalez Laya. Après avoir souligné l’importance du rapport de la Commission Bronner sur l’ingérence étrangère, la doyenne de la Paris School of International Affairs à Sciences Po a insisté sur les changements dans le secteur provoqués par les nouvelles rivalités géopolitiques dans l’est de l’Europe et au Proche-Orient, l’année 2024 riche en scrutin politique, mais aussi la popularisation de l’intelligence artificielle générative.
Un dernier point sur lequel doit également se pencher le groupe "espace informationnel et innovation technologique". Son président Sébastien Soriano, également directeur de l’Institut national de l'information géographique, se dit animé par deux grandes intentions au sein de son groupe. À commencer par une “appréhension complète de l’impact technologique pour ne pas entrer dans une critique facile”, suivie par une prise de recul afin de proposer des “réponses organiques, et de ne pas juste limiter les dégâts des grands acteurs comme les réseaux sociaux”. “
Des préconisations opérationnelles”
Ces nouveaux acteurs des médias à l’image de Tiktok ou X (ex-Twitter) ne sont pas les bonnes options pour le PDG de Public Sénat Christopher Baldelli. Selon le président du groupe "l'avenir des médias d'information et du journalisme", les réseaux sociaux ne contribuent pas au bien social et à la démocratie comparés aux médias d’informations classiques. “La désinformation et mésinformation est présente dans une moindre mesure dans les médias (classique) d’où l’importance de les renforcer, avant de prévenir, n’attendez pas de nous de révolutionner le modèle économique”. Le président de chaine propose à la place d’apporter des préconisations opérationnelles pour améliorer l'équilibre économique.
Du côté du groupe L’État et la régulation, dirigé par Isabelle Falque-Pierrotin, présidente de l'Autorité nationale des jeux, le constat se résume par : “nous sommes face à une fragilité”. En cause selon elle, la concurrence déloyale des plateformes ou encore l’intérêt croissant du public vers des nouveaux médias. Pour y apporter des réponses concrètes, le groupe s’est imposé quatre axes de travail : comment renforcer les médias par rapport au phénomène de concentration, la réorientation de la ressource notamment publicitaire vers les médias, une réflexion sur le pluralisme et la gouvernance des entreprises de médias, ainsi que la consolidation de la déontologie.
L’ensemble des groupes vont, en attendant, commencer les cycles d’auditions auprès des professionnels, les événements auprès du grand public comme les 27 et 28 février au Cese, ainsi que le Tour de France.